dimanche, mai 19

Homme de lettres et de télévision, Bernard Pivot s’est éteint ce lundi 6 mai 2024 à l’âge de 89 ans.
On lui devait des émissions de référence comme « Apostrophes » et « Bouillon de Culture ».
Le créateur des Dicos d’or avait également présidé le jury du Prix Goncourt.

Il a fait aimer les livres aux Français sans doute mieux que personne.  Le journaliste et écrivain Bernard Pivot est décédé ce lundi 6 mai à l’âge de 89 ans. 

Fils d’épiciers, né à Lyon, Bernard Pivot avait débuté sa carrière de journaliste en 1958 au Figaro Littérature avant d’entrer à l’ORTF en 1973, où il avait créé l’émission « Ouvrez les guillemets ». À la naissance d’Antenne 2 l’année suivante, il avait lancé « Apostrophes » qui allait devenir l’émission littéraire de référence à la télévision française pendant 15 ans.

Sur son plateau, il reçoit les plus grands écrivains français et étrangers, d’Alexandre Soljenitsyne à Marguerite Duras en passant par George Simenon, Vladimir Nabokov et Charles Bukowski. Mais aussi des personnalités comme François Mitterrand et Mohamed Ali. « Bouillon de culture » lui succède en 1991, lui permettant d’élargir sa palette à l’ensemble des arts.

De la « Dictée » au Goncourt

Passionné de compétition sportives, Bernard Pivot avait créé les Championnats de France d’orthographe en 1985, devenus Championnat du monde avant d’être rebaptisés les Dicos d’or. C’est la fameuse « dictée de Pivot » que l’intéressé lisait lui-même aux candidats à travers la France. Elle a fait l’objet d’une émission diffusée sur France 3 de 1993 à 2005.

Entré à l’académie Goncourt en 2004, Bernard Pivot en prend la tête dix ans plus tard. Sous sa présidence, la plus prestigieuse des récompenses littéraires françaises est attribuée à de jeunes auteurs comme Mathias Énard, Leïla Slimani, Eric Vuillard ou encore Nicolas Mathieu. Il la quitte en 2019, cédant sa place à l’écrivain Didier Decoin.

Auteur lui-même, Bernard Pivot avait également publié plus d’une vingtaine de romans et essais. En 2018, avec sa fille Cécile, ils avaient écrit à quatre mains « Lire ! » (Flammarion), partageant leur expérience de lecture de manière savoureuse. « Les gens qui lisent sont moins cons que les autres« , confiait-il au Figaro avec son franc-parler légendaire. 


Jérôme VERMELIN

Partager
Exit mobile version