samedi, décembre 20

Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan

Au Bénin, il est une heure du matin lorsque l’opposant politique et ancien ministre délégué à la Défense Candide Azannaï quitte la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Par-dessus son costume-cravate, il porte un gilet pare-balles noir. Des policiers lourdement armés l’escortent.

Avant de monter dans le véhicule de l’administration pénitentiaire, il salue plusieurs proches, dont sa fille, et lance : « Je suis un guerrier ».

Après huit jours de garde à vue, l’ancien ministre est officiellement inculpé pour « complot contre l’autorité de l’État » et « provocation directe à la rébellion ». Selon des sources judiciaires, ces poursuites s’inscrivent exclusivement dans le cadre de l’enquête liée à la tentative de coup d’État. Aucun autre détail n’a, à ce stade, été communiqué.

Candide Azannaï avait été interpellé il y a une semaine devant le siège de son parti politique, Restaurer l’Espoir (RE).

Cette arrestation intervient alors que le gouvernement a annoncé l’ouverture d’enquêtes destinées à retrouver les auteurs et commanditaires de la tentative de coup d’État du 7 décembre. Face aux faits, le chef de l’État, avait promis que cette « forfaiture ne restera pas impunie ».

D’allié du pouvoir à opposant

Ancien allié de la première heure de Patrice Talon reconverti en opposant farouche après sa démission du ministère délégué à la Défense, il avait claqué la porte du gouvernement pour devenir l’un des opposants les plus virulents du régime.

Ces dernières années, il multipliait posts, vidéos et déclarations jugés osées et courageux à l’encontre du pouvoir. Refusant l’étiquette classique d’opposant, il se présentait comme un acteur de la « résistance nationale ».

Selon nos sources, dix autres personnes ont été présentées au même moment que lui au procureur spécial, toujours dans le cadre du dossier lié à la tentative de coup d’État.

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