Une double évasion au petit matin. Deux détenus de la maison d’arrêt de Dijon se sont évadés, ce jeudi 27 novembre, et sont désormais recherchés par les forces de l’ordre. Une enquête a été ouverte.
• Des barreaux « vraisemblablement » sciés et des draps
Incarcérés au quartier disciplinaire, les deux détenus ont « vraisemblablement scié des barreaux et pris la fuite à l’aide de draps », comme l’a indiqué le parquet de Dijon dans un communiqué.
Selon une source pénitentiaire à BFMTV, le personnel de la maison d’arrêt a constaté cette double évasion vers 7 heures du matin, au moment du contrôle des effectifs. Les détenus ont utilisé une scie à métaux pour s’évader, indiquent des sources pénitentiaires à BFMTV.
• Un suspect lié à la criminalité organisée, l’autre connu pour violences sur sa conjointe
Les deux hommes ont été « placés en détention provisoire dans le cadre de procédures non suivies au tribunal de Dijon ». Tous deux ont été mis en examen.
L’un, âgé de 19 ans, né en juin 2006 à Marseille et écroué depuis octobre 2024, est mis en examen pour des « faits de tentative d’assassinat et association de malfaiteurs ». D’après les informations de BFMTV, il est lié à la criminalité organisée.
Yannick T., qui résidait à Évreux, dans l’Eure, est suspecté d’avoir tenté d’assassiner un jeune homme domicilié à Montbéliard dans la nuit du 14 au 15 octobre 2024. Il faisait partie d’une équipe d’au moins trois personnes recrutée pour exécuter un contrat d’assassinat. Armé d’un fusil d’assaut AK47, il était allé au contact de leur cible avec son commando, mais l’homme ciblé a réussi à les mettre en fuite après une altercation.
En représailles, un Dijonnais faisant partie de ce commando a été séquestré par le jeune homme originellement ciblé. Yannick T., lui, a abandonné son fusil d’assaut et s’est rendu aux forces de l’ordre. Leur cible a été mise en examen pour enlèvement, séquestration et tentative de meurtre sur ses agresseurs.
Un mois avant ces faits, le 13 septembre 2024, Yannick T., sortait de détention. En 2024, il comptabilisait déjà 10 condamnations, notamment pour des faits de violences aggravées, vols et un fait d’enlèvement et séquestration.
Le second, âgé de 32 ans, né en 1993, écroué depuis avril 2023, l’est pour « des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe », comme l’a annoncé le parquet.
• Une enquête ouverte pour « évasions en bande organisée »
Après cette double évasion, une enquête de flagrance a été ouverte du chef « d’évasions en bande organisée », un « délit puni de 10 ans d’emprisonnement », a rappelé le parquet.
Les investigations ont été confiées à la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).
• Les syndicats dénoncent un « aveuglement total » de la direction
La maison d’arrêt de Dijon est un établissement vétuste, qui fait partie des six établissements prioritaires du plan étanchéité annoncé par le garde des Sceaux Gérald Darmanin.
« FO Justice avait pourtant alerté depuis des mois sur la dégradation alarmante des conditions de sécurité au sein de la maison d’arrêt de Dijon », a indiqué le syndicat dans une publication Facebook.
« Les caillebotis, ces grilles devant les barreaux de cellule qui empêchent les échanges entre détenus ou les livraisons par drones, elles sont dégradées. Elles coûtent très cher et donc elles ont jamais été remplacées et ça facilite Quand il y a des barreaux, vous avez juste à passer la main et vous récupéréz tout et n’importe quoi », dénonce sur BFMTV Pierre Pollonni, surveillant pénitentiaire et secrétaire local FO Justice.
« Malgré nos signalements répétés, la direction a choisi de persister dans un aveuglement total, refusant de voir la réalité du terrain », a-t-il fustigé.
Article original publié sur BFMTV.com




