samedi, mai 18

Un arrêté préfectoral pris en Aveyron permet qu’on abatte les « chiens errants, divagants ou malfaisants » dans cinq communes du département.
Une mesure décidée face à la multiplication d’accidents visant des troupeaux.
Mais cette opération provoque la colère des associations de protection animale.

La chasse aux chiens errants autorisée. Un arrêté préfectoral a été pris en Aveyron, le 10 avril dernier, permettant que des « chiens errants, divagants ou malfaisants » soient abattus sur cinq communes du département (La Couvertoirade, L’Hospitalet-du-Larzac, Nant, Sainte-Eulalie-de-Cernon et Saint-Jean-et-Saint-Paul). Une mesure décidée face à la multiplication des attaques visant des troupeaux de moutons dans les environs, a justifié la préfecture auprès de France 3. 

Dans un communiqué, elle met en avant que sept attaques sur des ovins ont été recensées sur six exploitations différentes depuis le 1er janvier. Or, si ces attaques ont été expertisées comme pouvant être attribuées au loup, les attaques de chiens errants ne pouvaient pas être exclues.

Les tirs interdits aux civils

Dans son arrêté, les « chiens en divagation » sont définis comme ceux qui sont « identifiés comme ayant causé des dommages aux troupeaux ou susceptibles d’en causer et dont la capture s’avère impossible ». La préfecture précise qu’« est considéré en état de divagation, tout chien qui en dehors d’une action de chasse, de la garde ou de la protection du troupeau, n’est plus sous la surveillance effective de son maître, se trouve hors de portée de voix de celui-ci ou de tout instrument sonore permettant son rappel, ou qui est éloigné de son propriétaire ou de la personne qui est en est responsable d’une distance dépassant 100 m. »

Par ailleurs, l’abattage « à balles uniquement » est encadré puisqu’il est autorisé seulement un mois, à partir de la date de l’arrêté préfectoral, entre 20h00 et 8h00. Seuls les agents de l’OFB et « les lieutenants de louveterie » sont autorisés à tirer. « Ils pourront être accompagnés par des tierces personnes dont le rôle sera limité à l’accompagnement et à la reconnaissance du terrain », précise la préfecture.

Cet arrêté a néanmoins provoqué la colère des associations de protection animale. One voice a annoncé attaquer l’arrêté, rappelant notamment que « les animaux ne sont pas par nature ‘malfaisants’, mais que ce sont bien les circonstances qui les rendent agressifs, telles que la faim ou un dressage violent » et regrettant que la préfecture « préfère assouplir les conditions d’abattage au lieu de rendre obligatoires les protections pour tout type d’animaux ». Une pétition, relayée par l’association de protection des animaux maltraités Stéphane Lamart, a également été créée. Elle recueille à ce jour plus de 80.000 signatures.


A. Lo.

Partager
Exit mobile version