vendredi, mai 17
Le danseur étoile Steven McRae dans « Resilient Man », de Stéphane Carrel.

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Un soir de représentation, alors qu’il se trouve au sommet de sa gloire, le danseur étoile Steven McRae s’effondre sur scène, victime d’une rupture du tendon d’Achille. Il lui a fallu près de deux ans pour réapprendre, avec l’aide d’une équipe, à marcher et retrouver son niveau.

Le documentaire du Français Stéphane Carrel, Resilient Man, retrace son parcours : la naissance d’une vocation en Australie ; le Royal Ballet de Londres ; et la préparation de deux ballets successifs où les victoires se ponctuent de découragements.

D’emblée, le film adopte une tonalité guerrière : le héros surmonte, de façon prévisible, tous les obstacles ; la performance sportive y est source d’admiration, un ébahissement permanent qui semble faire du corps sportif la quintessence du surpassement de soi et de l’abnégation.

Travail domestique de l’épouse

On connaît assez bien l’histoire du danseur blessé, moins celle à côté de laquelle passe Resilient Man. Steven McRae, jeune père de trois enfants en bas âge, est marié à l’ancienne danseuse Elizabeth Harrod, dont on découvre, au détour d’une scène, qu’elle a abandonné sa carrière pour se dévouer entièrement à sa famille.

Il devient très vite impossible pour le spectateur de ne pas penser à ce sur quoi s’adosse la résilience de Steven McRae : le travail domestique de l’épouse, qu’on croise à l’occasion de quelques scènes, accompagnant les enfants à l’école ou à l’heure du dîner.

C’est comme si le film de l’homme occultait celui de la femme, qu’on aurait bien voulu voir, et qui aurait quelque peu nuancé la tonalité excessivement hagiographique de l’ensemble : qui, dans le couple, est vraiment le héros ?

Documentaire britannique de Stéphane Carrel (1 h 30).

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