
La dernière fois que Joël Pommerat est venu au Théâtre Nanterre-Amandiers, c’était en 2020, avec Contes et Légendes, une fiction d’anticipation dont les héros étaient des androïdes. Un an plus tard, en mai 2021, le théâtre fermait ses portes pour travaux. Après quatre années d’un colossal chantier, elles vont se rouvrir sur la dernière création en date de l’auteur et metteur en scène. Avec Les Petites Filles modernes (titre provisoire), l’artiste propulse le théâtre vers une quatrième dimension fascinante. Face à son geste qui ne pose aucune limite aux possibles de la représentation, l’enchantement est total et le trouble, absolu.
Sur la scène, une intrigue, ses intrus et des flots d’intranquillité. Joël Pommerat, à qui l’on doit les adaptations du Petit Chaperon rouge (2004), de Pinocchio (2008) et de Cendrillon (2011), invente son propre conte, sans rien oublier de ce qui structure le genre : le merveilleux et l’effroi, l’antagonisme du bien et du mal, le pas-à-pas initiatique des personnages.
Joué au TNP de Villeurbanne, accueilli à Nanterre-Amandiers dans le cadre du Festival d’automne, cet ovni suscite un désir impérieux de revenir se frotter à sa bizarrerie. Les Petites Filles modernes s’achèvent là où elles ont démarré. C’est à une boucle temporelle qu’est convié le public, devant lequel le réel a volé en éclats en balayant ce qu’une heure trente plus tôt il tenait encore pour certains, fiable et vérifiable.
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