vendredi, décembre 5

La période des « mille premiers jours », entre le début de la grossesse et l’âge de deux ans, constitue une période de sensibilité majeure pour la santé de l’enfant à naître et tout au long de sa vie. Cette notion médicale, connue sous le nom de DOHaD (pour « developmental origins of health and disease » ou « origine développementale de la santé et des maladies »), est aujourd’hui largement reconnue et inspire des recommandations sanitaires pour la prévention des maladies chroniques comme le diabète, le cancer, les maladies cardio-vasculaires, les troubles de la fertilité, etc. Les troubles du neurodéveloppement sont également concernés, le développement cérébral étant très sensible aux facteurs de l’environnement durant cette période.

Pendant cette phase, chaque jour compte, chaque exposition aussi. Les expertises collectives de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale de 2013 et 2021 établissent en effet des liens entre l’exposition précoce à certains polluants chimiques – dont les pesticides – et de nombreux cancers et maladies neurodégénératives. Elles établissent également une présomption forte d’un lien entre l’exposition maternelle pendant la grossesse et la survenue de certains cancers pédiatriques, malformations et troubles du neurodéveloppement. L’Etat reconnaît d’ailleurs ces effets à travers un fonds indemnisant agriculteurs et enfants affectés par des maladies liées aux pesticides. La prévention est donc indispensable : il faut en informer femmes et hommes en âge d’avoir des enfants, en particulier sur les risques d’exposition (alcool, tabac, médicaments, pesticides, etc.) dès la période préconceptionnelle.

En ce qui concerne les pesticides, les sources de contamination sont multiples. On les retrouve dans l’alimentation, l’air, l’eau… Et celles-ci s’introduisent jusque dans le placenta et le liquide céphalorachidien des enfants. Dans ce contexte, même si chaque individu dispose d’un contrôle limité sur son environnement, des mesures de prévention sont possibles. Les études NutriNet-Santé et Esteban indiquent par exemple que les consommateurs de produits biologiques présentent moins de pesticides dans l’organisme et un risque réduit de nombreuses pathologies chroniques.

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