dimanche, décembre 7
« Les Conséquences », de Pascal Rambert, au Théâtre national de Bretagne, à Rennes, en septembre 2025.

Psychiatre, radiologue, préfet, diplomate, journaliste, écrivaine, comédien ou professeur. C’est au spectacle d’un entre-soi intellectuel et bourgeois frelaté qu’invite le metteur en scène Pascal Rambert avec sa pièce Les Conséquences. Une farce satirique, acérée et souvent hilarante, écrite par un auteur qui laisse rarement le public de marbre. Qu’il énerve ou qu’il enthousiasme, le dramaturge n’a jamais lâché son objectif de vue : écrire pour des acteurs, leurs corps, leurs souffles, leurs voix. Mission accomplie au Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, qui accueille une scintillante constellation de comédiens au service d’une cruelle comédie de mœurs.

Sur le plateau bâché de blanc, pas d’ouvriers dans les murs, mais une « gauche caviar » sortie de l’Ecole alsacienne, Normale-Sup ou l’ENA, qui cite Lénine et Chris Marker. Une gauche surfaite, pâlie et pathétique qu’horripilent, avec une identique indignation, les enseignes Pylones et Desigual, l’antisémitisme de Martin Heidegger ou la montée de l’extrême droite. Chez ces gens-là, le sens des valeurs s’est troublé avec le temps qui passe. C’est dire si Rambert, en épinglant ses personnages sous la lumière des néons, n’est pas dupe (on l’espère) du cirque où il expose cette foire aux vanités.

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