jeudi, décembre 25

Les signaux d’alerte se multiplient de toutes parts pour pointer les conséquences, en 2026, de la baisse retentissante des fonds destinés à l’aide humanitaire internationale. L’interpellation la plus récente vient des Nations unies, dont le fonctionnement se voit ébranlé par le démantèlement de l’Usaid [Agence des Etats-Unis pour le développement international, United States Agency for International Development, en anglais].

Ce retrait a été précédé en 2024 des réductions sévères décidées par les principaux financeurs de l’aide humanitaire mondiale que sont la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou la France. Ces replis sont présentés, dans le cas des pays donateurs européens, comme la conséquence des efforts prévus pour les dépenses militaires, qu’ils estiment devenus indispensables dans le sillage de la guerre en Ukraine.

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Sur les 28 milliards de dollars de fonds publics mondiaux alloués en 2024, 61 % allaient aux agences spécialisées des Nations unies, 18 % aux ONG internationales, et 8 % à la Croix-Rouge internationale. Ces trois grands acteurs de l’humanitaire internationale sont lourdement impactés par la fin des financements de l’Usaid qui pesait, à elle seule, 42 % des recettes globales annuelles. Un groupe restreint de dix pays occidentaux, dont les Etats-Unis, était jusqu’alors à l’origine de 85 % de l’enveloppe annuelle des fonds gouvernementaux octroyés aux organisations humanitaires.

Logiques historiques

Cette prédominance de fait des pays occidentaux prolonge et perpétue les logiques historiques d’une aide publique au développement (APD) dont les racines remontent à la seconde guerre mondiale avec le déploiement du plan Marshall [1948], un programme américain d’aide aux économies européennes, visant notamment à endiguer la progression du communisme en renforçant l’influence des Etats-Unis.

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La décolonisation, la chute du mur de Berlin en 1989, l’émergence d’un monde multipolaire et la mondialisation sont venues modifier l’équation binaire des rapports de puissances qui avaient forgé les termes économiques et politiques du modèle de développement occidental. L’URSS ne tarda pas à bâtir un projet alternatif, mais avec les moyens réduits d’une grande puissance sortie exsangue du conflit contre le nazisme.

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