mardi, mai 21
Des étudiants propalestiniens de l’université Brown réagissent après l’annonce d’un accord avec la direction de l’établissement, à Providence (Rhode Island) aux Etats-Unis, le 30 avril 2024.

L’annonce a été accueillie par des sauts de joie, des embrassades et des chants. Pour la première fois depuis que le monde estudiantin américain se mobilise à propos de la guerre dans la bande de Gaza, un accord a été trouvé entre une université et des étudiants qui avaient posé le camp dans l’enceinte de leur établissement en soutien aux Palestiniens.

Christina Paxson, la présidente de Brown University à Providence (Rhode Island), d’un groupe prestigieux de campus du nord-est des Etats-Unis, s’est réjouie, mardi 30 avril, dans un communiqué du démantèlement d’un « campement » d’étudiants et de militants propalestiniens à 17 heures locales (23 heures à Paris) en échange de la promesse que le conseil d’administration de l’université se prononcera sur d’éventuels « désinvestissements de sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza ».

Couper les liens entre les grandes universités privées américaines et des mécènes et entreprises liés à Israël fait partie des revendications du mouvement étudiant et militant qui défend la cause palestinienne et est vent debout contre la guerre que mène l’Etat hébreu contre le Hamas dans la bande de Gaza.

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L’accord à Brown est la première concession accordée par une université d’élite au mouvement national qui s’est propagé depuis deux semaines à travers tous les Etats-Unis, de la Californie à l’Ouest (Universités UCLA, USC…) aux Etats du Nord-Est (Yale, Harvard, UPenn) en passant par les Etats du Centre et du Sud comme le Texas et l’Arizona. La direction de l’université Columbia à New York, épicentre du mouvement propalestinien sur les campus américains, a menacé mardi de renvoyer ceux qui occupent et « vandalisent » depuis la nuit dernière un bâtiment de l’établissement.

« Appel à des changements significatifs »

Les manifestations sur les campus américains ont ravivé aux Etats-Unis le débat tendu depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre liberté d’expression, droit constitutionnel, et accusations d’antisémitisme et d’antisionisme.

La présidente de Brown a reconnu que « les destructions et pertes en vie humaine au Proche-Orient ont poussé beaucoup [d’étudiants] à un appel à des changements significatifs ». Les étudiants et la direction de l’université doivent encore discuter de mai à octobre des contours de l’accord.

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L’étudiant Leo Corzo-Clark a salué « une énorme victoire pour ce mouvement international et pour le peuple de Palestine ». « L’université s’est assise pour écouter nos exigences, les étudiants et envisager de se désinvestir de la guerre, de la mort, de l’occupation », a renchéri Sam Theoharis, également étudiant.

Mme Paxson, dont deux homologues à Harvard et UPenn avaient dû démissionner cet hiver pour des propos jugés ambigus devant le Congrès des Etats-Unis sur la lutte contre l’antisémitisme, a dénoncé aussi « l’escalade d’une rhétorique incendiaire (…) et la hausse des tensions sur les campus du pays ».

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Le Monde avec AFP

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