dimanche, mars 16

A un an des élections municipales de 2026, le Rassemblement national (RN) ne cache pas ses ambitions modestes dans les grandes villes de France, où ses scores progressent moins fortement qu’ailleurs. L’extrême droite, qui n’a pas encore trouvé la clé pour s’adresser aux électeurs des grandes métropoles, n’a d’autres ambitions que d’intégrer les conseils municipaux, largement désertés en 2020.

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Un chiffre résume la débandade de l’époque : sur 42 villes de plus de 100 000 habitants, le parti n’avait déposé des listes que dans la moitié d’entre elles, et n’avait accédé qu’à huit conseils municipaux, dont Perpignan, seule grande ville tenue par le RN. Ailleurs que dans le Sud-Est, l’extrême droite franchissait rarement la barre des 5 % au premier tour. Les raisons du crash, selon le parti : une entrée en campagne trop tardive, des têtes de liste qui changent tous les six ans et aucune surface médiatique pour compenser.

Sous la présidence de Marine Le Pen, les éléments les plus aguerris ont été envoyés dans les villes gagnables des anciens bassins miniers du Nord et de l’Est, ou sur le littoral méditerranéen. Aucun cadre n’a jamais souhaité partir à l’assaut d’une grande ville et s’y installer durablement. « Une campagne municipale dans une grande ville, c’est lourd, c’est l’élection la plus difficile qui soit, estime le député du Nord Bruno Bilde, proche de Marine Le Pen. Il faut faire une liste de 70 noms, l’accueil sur les marchés est assez mitigé, et la victoire est impossible. »

Le parti diagnostique que cette absence d’implantation est un handicap pour l’élection présidentielle. Sans élu municipal ni élu à la communauté urbaine, le RN perd en moyens d’expression sur les sujets locaux : pas de tribune libre dans les journaux des collectivités, ni de citations dans la presse locale. « Pour gagner l’élection présidentielle, il faudra aller chercher des scores dans les grandes villes, faire 35 % là où on a fait 25 % en 2022, analyse Edwige Diaz, vice-présidente du parti chargée de l’implantation locale. C’est là qu’il faut que l’on surperforme et pour cela, il faut s’y implanter. On a passé l’étape des candidatures de témoignage. »

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