Plusieurs dizaines de gendarmes se trouvaient, lundi 16 septembre, sur le dernier morceau de terrain du tracé de l’A69 occupé par des opposants, en Haute-Garonne, afin de procéder à leur évacuation et de superviser des coupes d’arbres, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Les forces de l’ordre sont entrées dans le calme, vers 9 h 30, dans l’enceinte de cette propriété de quelque 8 000 mètres carrés située à Verfeil (Haute-Garonne), à environ 25 kilomètres de Toulouse, où plusieurs opposants, qui se désignent sous le nom d’« écureuils », sont perchés sur des cabanes installées dans de grands arbres.
En début d’après-midi, des employés du concessionnaire de la future autoroute, Atosca, ont abattu de premiers arbres à l’aide de tronçonneuses et d’une pelleteuse, sous les huées des occupants de la ZAD (zone à défendre) qui criaient « assassins » ou « soutien aux écureuils » et étaient maintenus hors des zones de travaux par les gendarmes.
Les grands arbres de cette propriété sont les derniers à devoir être coupés pour que les opérations de déboisement nécessaires à la poursuite du chantier soient achevées sur l’ensemble du tracé, dans les deux départements – Haute-Garonne et Tarn – qu’il couvre. Au tout début du mois de septembre, une autre ZAD avait été démantelée sur la commune de Saïx (Tarn), et tous ses arbres abattus.
« Le capitalisme qui écrase la nature »
Dans un arrêté d’autorisation de vol d’un drone pour capter des images, publié dimanche, la préfecture de Haute-Garonne évoquait pour lundi « une opération de gendarmerie visant à procéder à l’évacuation des occupants sans droit ni titre de la ZAD du Verger, à Verfeil, située sur le tracé du chantier de l’A69 ». Cette propriété était jusqu’ici habitée par Alexandra Dupont, locataire de 44 ans, qui a rendu les clés de l’endroit lundi à la mi-journée à Atosca, devenu propriétaire de l’endroit.
« On est là pour assurer la sécurité de Mme Dupont et de tout le monde », a déclaré à l’AFP le colonel Stéphane Dallongeville, l’un des responsables de l’opération en cours. Avant l’arrivée des forces de l’ordre sur le site, une jeune opposante à l’autoroute, sous couvert d’anonymat et masquée, a dit à l’AFP être « concentrée, indignée, angoissée, triste et en colère en même temps » face à l’intervention programmée des gendarmes. « C’est le capitalisme qui écrase la nature encore une fois », a-t-elle estimé.
Le lieu-dit du Verger constitue le dernier campement d’opposants sur le tracé prévu des 53 kilomètres de cette autoroute controversée, qui doit relier Toulouse à Castres, et contre laquelle se mobilisent depuis des mois des militants écologistes.