Sept personnes ont été interpelées en deux jours, dans la foulée de la mort d’un automobiliste à Valence.
Celui-ci avait été percuté par un véhicule, puis sorti de sa voiture et frappé à mort.
Une scène ultraviolente qui ne doit rien au hasard : la victime était l’objet d’une expédition punitive dans le cadre d’une affaire de drogue.
La mort d’un automobiliste, roué de coups samedi soir à Valence, fait suite à une « expédition punitive » sur fond de trafic de drogues, impliquant sept personnes qui ont toutes été interpellées, a indiqué le parquet ce mardi. L’affaire avait d’abord été perçue comme un cas de violence routière. Les sept suspects, dont « le principal agresseur », seront présentés à un juge mercredi matin en vue de l’ouverture d’une information criminelle, a ajouté le procureur de Valence Laurent de Caigny, dans un communiqué.
D’après leurs auditions, le mobile de l’agression est lié à une livraison de cocaïne que devait faire l’homme battu à mort à l’un des participants, qu’il aurait « trompé sur la marchandise ». Ce dernier avait par conséquent décidé d’organiser « une expédition punitive » pour « mettre la pression », a relaté le procureur. Celle-ci a « selon certains des protagonistes, dégénéré », a-t-il ajouté.
La victime, née à Valence en 1994 et dont le casier judiciaire comportait cinq condamnations pour vol ou infractions routières entre 2013 et 2020, devait être jugé en novembre pour un refus d’obtempérer aggravé. Il avait également fait l’objet d’un rappel à la loi pour des faits liés au trafic de stupéfiants à Nice en 2019.
Les « protagonistes de ce règlement de compte » s’étaient réunis à Saint-Donat-sur-l’Herbasse, dans l’agglomération de Romans-sur-Isère, afin d’établir le scénario de l’agression, selon Laurent de Caigny. Leur projet impliquait une personne servant « d’appât » pour attirer la victime dans un guet-apens et une « équipée à sept dans deux véhicules différents », certains dissimulant leur visage derrière des cagoules. Tous « savaient qu’ils allaient participer à une action liée à une dette de stupéfiants, mais nient avoir eu connaissance d’un projet homicide du principal agresseur », a précisé le procureur.
D’après leurs récits, la victime a réussi à s’échapper du premier guet-apens et a été pris en chasse, samedi en milieu de soirée à Valence, par l’agresseur principal « qui l’aurait rejoint, percuté et violenté seul » avant de rejoindre ses amis « partis à sa recherche », a rapporté le procureur. Ils seraient ensuite tous revenus sur les lieux. Contactés par des témoins, la police les avait pourchassés sans les rattraper. Le meurtrier présumé avait ensuite incendié son véhicule. Trois personnes ont été interpellées dès dimanche et les quatre autres les jours suivants.