Un précédent bilan humain des graves inondations qui frappent le Yémen depuis la fin du mois de juillet faisait état de 45 morts. Le voici désormais établi à au moins 60 morts et 13 personnes toujours portées disparues, selon un rapport du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) publié lundi 19 août.
Provoquées par des pluies torentielles, ces crues ont causé la mort de 36 personnes dans la province d’Hodeïda, neuf dans celle d’Ibb, huit à Marib et sept à Taëz, a précisé l’agence des Nations unies. Au moins 600 personnes ont été blessées dans les seules provinces d’Hodeïda et de Marib.
« Les infrastructures publiques, notamment les écoles, les routes et les établissements de santé ont été touchés, détaille l’OCHA. Les moyens de subsistance qui ne tenaient qu’à un fil ont été balayés. » Au total, 38 285 familles, soit près de 268 000 personnes, ont été affectées, selon la même source, notant que « les intempéries devraient persister jusqu’en septembre, avec des alertes supplémentaires pour de fortes précipitations ».
Crise humanitaire au Yémen
Ce pays en guerre depuis près de dix ans est confronté presque tous les ans (en 2019, 2020 et 2021, notamment, selon le rapport de l’OCHA) à de graves inondations provoquées par des pluies torrentielles, le changement climatique augmentant la fréquence et l’intensité des précipitations.
Des intempéries récurrentes auxquelles vient se conjuguer un contexte politique et humanitaire plus que tendu. Depuis 2014, le Yémen est confronté à une guerre opposant les rebelles houthistes au gouvernement du pays. Le conflit a fait des centaines de milliers de morts et provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU.
En 2015, le conflit s’est internationalisé avec l’intervention d’une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, en soutien au gouvernement du pays le plus pauvre de la péninsule Arabique. Plus de la moitié de la population yéménite dépend de l’aide humanitaire.