mardi, mai 21
Le président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas, le 4 décembre 2023.

Le compte à rebours a commencé. La licence américaine octroyée il y a six mois pour permettre au Venezuela d’exporter son pétrole et son gaz arrive à expiration jeudi 18 avril. Sauf surprise, Washington ne devrait pas la renouveler. « Nous avons dit très clairement que si le président Nicolas Maduro et ses représentants ne mettaient pas pleinement en œuvre les dispositions de l’accord de la Barbade [entre le pouvoir et l’opposition], nous réimposerions des sanctions », a déclaré mardi le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, sans préciser si l’administration Biden avait pris une décision définitive.

La licence n° 44 avait été concédée par le département du Trésor au lendemain de la signature, dans l’île de Barbade, d’un accord entre le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro et l’opposition pour l’organisation d’une élection présidentielle « juste et libre ». Le scrutin aura lieu le 28 juillet.

Mais M. Maduro, qui sera candidat a un troisième mandat, n’entend pas céder aux pressions américaines. « Les Américains continuent de nous faire du chantage, de dire qu’ils vont en finir avec la licence 44, s’est indigné le chef de l’Etat dans son programme télévisé. Moi, je dis aux Vénézuéliens que nous avons choisi notre voie et notre modèle de développement économique et que nous avons appris à nous en sortir, malgré toutes leurs menaces et leurs sanctions. » Les premières sanctions américaines contre le Venezuela socialiste datent de 2013. Elles ont été renforcées, notamment contre l’entreprise publique de pétrole PDVSA, en 2019.

Les représentants de Caracas et de Washington se sont toutefois rencontrés à plusieurs reprises au cours des dernières semaines pour parler garanties électorales et levée des sanctions. M. Maduro l’a confirmé lundi. En considérant que la suspension des exportations de pétrole et de gaz vénézuéliens « fait plus de mal aux Etats-Unis qu’au Venezuela », le chef de l’Etat a lancé, méprisant : « Nous ne dépendons pas de vous, gringos. » Mais il a maintenu ouverte l’option du dialogue avec Joe Biden. « If you want, I want ; if you don’t want, I don’t want », a-t-il ironisé.

Des sanctions « assouplies » à l’étude

Une des conditions fixées par Washington pour considérer que l’élection présidentielle serait « juste et équitable » était la présence des candidats d’opposition. Mais Maria Corina Machado, nouvelle dirigeante de l’opposition, a vu son inéligibilité confirmée par le Tribunal supérieur de justice, et sa remplaçante désignée, Corina Yoris, n’a pu faire enregistrer sa candidature par le Conseil national électoral. Sept collaborateurs de Mme Machado ont par ailleurs été arrêtés depuis le début de l’année.

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