mercredi, mai 22
Andy Street, le maire tory des West Midlands (au centre), à Birmingham, le 15 avril 2024.

Les cinq candidats se tiennent bien droits sur la scène du Théâtre Albany de Coventry, une salle Art déco un peu trop vaste pour l’audience, composée d’une centaine d’experts, de fonctionnaires, élus locaux ou universitaires, spécialistes d’immobilier et de régénération économique. Ce 17 avril, Andy Street, pour les ­conservateurs, son principal adversaire, Richard Parker, pour les travaillistes, Siobhan Harper-Nunes, la candidate Verte, Sunny Virk, le candidat libéral-démocrate, et Elaine Williams, du parti d’extrême droite Reform UK, se livrent à l’exercice britannique très codifié des hustings (auditions).

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A deux semaines du scrutin local du 2 mai, le dernier test électoral d’envergure au Royaume-Uni avant les élections générales (qui auront lieu probablement à l’automne), au cours duquel des milliers de mandats d’élus communaux et régionaux sont remis en jeu, les cinq briguent le poste de maire des Midlands de l’Ouest, une région de 3 millions d’habitants au cœur de l’Angleterre.

La fonction a été créée en 2017, comme celles de maire du Greater Manchester (conurbation de Manchester) et de Tees Valley (est de l’Angleterre), pour redonner du pouvoir et de la considération à d’anciens bassins industriels à la traîne, économique et sociale, du reste du pays. Ces maires régionaux sont des chefs d’orchestre censés coordonner différentes collectivités et administrations. Ils sont dotés de prérogatives étendues en matière de transport, de formation ou encore de logement.

Dans les Midlands de l’Ouest, entre Birmingham, Coventry et Wolverhampton, Andy Street occupe le poste depuis deux mandats. A 60 ans, cet ancien PDG de la chaîne de grands magasins John Lewis est un conservateur atypique, un modéré qui a voté contre le Brexit en 2016. Energique et efficace, il échappait jusqu’à présent à la forte impopularité de son parti, plombé par les scandales de l’ère Boris Johnson et par le catastrophique mandat de Liz Truss.

Des années d’austérité

Mais ce baron tory risque d’être victime de la lassitude des Britanniques, auxquels tous les sondages prêtent la volonté de donner une chance au Labour après quatorze années de pouvoir conservateur. Selon une enquête publiée le 25 avril par le cabinet Redfield and Wilton, Andy Street accuse six points de retard sur son seul concurrent sérieux, Richard Parker, un ancien du cabinet comptable PwC peu connu du grand public.

Selon une autre, publiée le 22 avril par l’institut Savanta, M. Street reste à trois points de retard sur son opposant travailliste. Si l’actuel maire trébuche le 2 mai, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, risque de se retrouver dans le viseur de dizaines de députés conservateurs qui, à en croire les médias britanniques, pourraient vouloir le remplacer par un élu plus radical, plus à même, pensent-ils, de sauver leurs sièges aux élections générales.

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