Après plus de deux heures à avoir écouté une experte en salafisme nous rendre compte de son rapport sur le parcours idéologique d’Abdelhakim Sefrioui, activiste accusé d’association de malfaiteurs terroriste pour avoir ciblé Samuel Paty comme un offenseur du Prophète dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, maître Elhamamouchi, son conseil, se lève et demande :
« – Madame Laroque, en réalisant ce rapport qui n’a été réclamé que pour un accusé sur huit, n’avez-vous pas l’impression d’avoir été instrumentalisée par les juges d’instruction ? »
Plaider l’acquittement
Le ton est donné. Et il n’est une surprise pour personne, sinon ceux qui seraient passés à côté de la conférence de presse d’Elhamamouchi, Brengarth et Grossi de septembre dernier, où les trois avocats annonçaient qu’ils réclameraient l’acquittement pour leur client. Maintenant, il va falloir le plaider. Et donc démontrer, par tous les moyens possibles, que les faits rapportés par cette experte ne tiennent pas, qu’ils ne sont d’ailleurs même pas des faits, mais le point de vue tout à fait subjectif d’une adepte de Gilles Kepel et de Florence Bergeaud-Blackler, mentionnée deux fois dans ce rapport.
« – D’ailleurs Florence Bergeaud-Blackler, Madame Laroque, qu’en pensez-vous ? Diriez-vous que c’est une penseuse d’extrême droite ?
On entend presque le « comme vous » dans le silence qui suit, mais Laroque ne se démonte pas, et répond, lapidaire :
« – Ce n’est pas une penseuse, Monsieur Elhamamouchi, c […] Lire la suite