mardi, novembre 26

C’est un exercice impossible. Être témoin d’un procès quand on est à l’origine du mensonge qui a provoqué le drame, essayer de dédouaner ceux qui, dans le box, encourent entre trente ans de réclusion et la perpétuité, en disant vouloir assumer toutes les responsabilités sans dire toute la vérité… Zohra (le prénom a été modifié) a 17 ans aujourd’hui. Elle en avait 13 lorsqu’elle a doublement menti, assurant que son professeur d’histoire-géographie avait discriminé des élèves musulmans lors d’un cours auquel elle n’a jamais assisté.

En décembre 2023, elle a été condamnée à dix-huit mois de sursis probatoire pour « dénonciation calomnieuse ». Ce procès s’étant tenu à huis clos, c’est la première fois que Zohra témoignait à visage découvert, ce mardi 26 novembre, au procès des adultes soupçonnés d’être impliqués dans l’assassinat de Samuel Paty. Quand elle s’avance à la barre, vêtue d’une jupe courte plissée, ses cheveux bruns et lisses rehaussés d’un ruban blanc parfaitement noué, c’est à se demander si sa tenue d’écolière modèle a été sciemment choisie. À quelques mètres d’elle, son père, Brahim Chnina, est assis derrière la vitre du box et la regarde de son éternel air abattu.

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