mardi, mai 21

Au moins 143 personnes sont mortes en avril au Pakistan à cause des précipitations, la quantité de pluie tombée depuis un mois étant deux fois et demie plus élevée que d’habitude, ont annoncé les autorités locales mardi 30 avril. Des pluies diluviennes ont provoqué des crues subites et fait s’effondrer des habitations.

Le volume de pluie a dépassé « de 164 % les niveaux normaux en avril, ce qui est très inhabituel », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Zaheer Ahmad Babar, porte-parole du service météorologique pakistanais. « Ces modèles de précipitations irréguliers [sont] une conséquence directe du changement climatique », a-t-il ajouté.

Le Pakistan, cinquième pays le plus peuplé au monde avec 240 millions d’habitants, figure parmi les plus menacés par le dérèglement climatique. Il est de plus en plus vulnérable face aux phénomènes météorologiques extrêmes, et la mousson, qui arrive normalement au début du mois de juillet, est souvent destructrice.

Le bilan le plus lourd, avec 83 morts, concerne la province du Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du pays, où 3 500 habitations ont été endommagées. « L’effondrement des toits et les glissements de terrain ont causé la mort des victimes », a dit à l’AFP Anwar Shahzad, porte-parole de l’autorité provinciale de gestion des catastrophes.

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L’agriculture doit s’adapter

Au Pendjab, province la plus peuplée et grenier à céréales de ce pays pauvre d’Asie du Sud, des averses de grêle ont détruit des récoltes de blé, denrée de base pour la population.

L’agriculture pakistanaise doit s’adapter à cette nouvelle saisonnalité, estime Maryam Shabbir Abbasi, experte des questions environnementales. « Nous devrions modifier en conséquence nos calendriers [de plantations et de récoltes] pour éviter les dommages causés par ces précipitations sans précédent », explique-t-elle à l’AFP.

Vingt et une personnes ont été tuées au Pendjab en avril, selon les autorités provinciales, dont des paysans frappés par la foudre alors qu’ils récoltaient du blé. Au Baloutchistan, dans le sud-ouest du pays, au moins vingt et une personnes sont mortes, dont sept foudroyées, et des écoles ont dû être temporairement fermées. Enfin, quatorze personnes sont mortes au Cachemire pakistanais (Nord) et au moins quatre ont été tuées dans des accidents de la route provoqués par des routes inondées dans la province du Sind (Sud).

Lors de l’été 2022, des inondations inédites avaient submergé un tiers du pays, affectant plus de 33 millions de personnes et faisant plus de 1 700 morts.

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Le Monde avec AFP

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