mardi, mai 21
Le colonel Assimi Goïta, à Bamako, le 22 septembre 2022.

Les autorités du Mali dominées par les militaires ont annoncé mercredi 17 avril la dissolution d’un mouvement critique à leur égard auquel elles reprochent « des agissements de nature à troubler l’ordre public et attentatoires à l’unité nationale », selon un communiqué du conseil des ministres.

« La coordination des organisations de L’Appel du 20 février pour sauver le Mali » est formée de partis et d’organisations de la société civile comme la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute elle aussi début mars. Elle « s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre public, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale » et par conséquent « est dissoute », affirme le gouvernement dans le communiqué du conseil des ministres.

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Les textes en vigueur au Mali imposent « des limites » à ne pas franchir, « notamment l’interdiction faite aux partis politiques de former des regroupements sous la forme d’association et aux associations d’adopter des agissements contraires aux principes de souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat », souligne-t-il.

Un nouveau tour de vis

Pour Cheick Mohamed Chérif Koné, coordinateur général de L’Appel du 20 février, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux, « l’ordre public digne de respect est le seul ordre républicain, tout sauf le bon vouloir de quelques colonels en arme. C’est cet ordre que nous avons toujours défendu (…). Ces hostilités inédites, de plus en plus accrues contre les partis politiques et les associations, en désespoir de cause, seront vaines face à la détermination de notre peuple de vivre en démocratie et sous la forme républicaine de l’Etat ».

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La junte au Mali a opéré ces derniers jours un nouveau tour de vis se traduisant notamment par la suspension des activités des partis et associations à caractère politique et l’interdiction aux médias de couvrir leurs activités. Ces restrictions surviennent après que les militaires ont manqué à leurs engagements d’organiser une élection présidentielle en février avant de céder la place.

Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompant la vieille alliance avec la France et se tournant militairement et politiquement vers la Russie.

Le Monde avec AFP

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