mercredi, décembre 24

Surélever son lit et la table de sa cuisine sur des pierres ramassées dans la rue. Voilà tout ce qu’a trouvé Francis Karanji Ndungu, 57 ans, pour faire face à l’eau qui a soudainement envahi sa maison un matin du début du mois de novembre, dans le quartier de Kihoto, à Naivasha, ville de 38 000 habitants sur les rives du lac éponyme, au centre du Kenya. « J’ai bricolé ça comme j’ai pu. Je n’ai aucun autre endroit où aller », soupire l’homme, ce 4 décembre, un mois après la journée fatidique. « J’ai perdu les loyers des logements que je louais et qui me faisaient vivre. Je percevais 70 000 shillings par mois [environ 460 euros]. Avec les inondations, les locataires sont tous partis. »

Monica Wangui Manjagi, 51 ans, a, elle, dû déménager avec ses trois enfants et ses cinq petits-enfants à Karagita, un quartier éloigné de la rive. Tous vivaient sous le même toit. « Ma maison est là-bas mais je ne peux plus y aller », dit-elle en agitant une main en direction d’un pâté de maisons. Elle revient plusieurs fois par semaine à Kihoto. « Aujourd’hui, je suis venue rendre visite à une amie. » L’échoppe dans laquelle elle vendait de la nourriture a été engloutie. « A 5 heures du matin, quand j’ai ouvert la boutique, le riz et les bonbons flottaient au milieu du magasin », explique-t-elle.

Peter Alexander Ngigingure, 60 ans, a lui perdu son emploi. Ne lui reste que sa voiture, un vieux pick-up Toyota aux roues fatiguées : « Je m’en sers pour faire des livraisons désormais. Je transporte les gens qui ont besoin d’un taxi. » Il a connu d’autres inondations par le passé. « Mais celle de cette année est la pire de toutes. »

Dérèglement climatique

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