jeudi, décembre 26

L’heure n’est pas à la sérénité dans les établissements scolaires. Plus de la moitié des personnels de direction (58 %) jugent que leurs relations avec les parents se sont détériorées en quelques années. Ils étaient 21 % en 2013. Un chef d’établissement sur quatre estime désormais que les parents ne respectent pas leur autorité. Ce sont les principales conclusions de l’enquête conduite par Georges Fotinos, ancien chargé d’inspection au ministère de l’éducation nationale, pour le compte du syndicat de chefs d’établissement SNPDEN-UNSA et qui vient d’être rendue publique. Le consultant a posé les mêmes questions à dix ans d’intervalle aux personnels de direction des 10 000 collèges et lycées français. Plus de 1 200 d’entre eux ont répondu.

Près de 27 % des chefs d’établissement qualifient désormais les relations avec les parents de moyennes ou médiocres, contre 13 % dix ans plus tôt. A l’inverse, 37 % des sondés jugent ces liens bons, voire excellents. Ils étaient 59 % en 2013. Pour Georges Fotinos, la « dégradation structurelle » des relations école-parents est le reflet d’une « évolution sociale qui segmente la société française et promeut les valeurs individuelles ».

Cette détérioration s’illustre dans la montée des tensions. Près de neuf personnels de direction sur dix ont eu des différends avec des parents au cours de l’année 2023. Pour 13 % d’entre eux, ces conflits interviennent presque toutes les semaines. Le tout alors que le climat scolaire au sein des collèges et lycées est également altéré, constatent les personnels interrogés.

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Cette dégradation conduit à une forte hausse des agressions (insultes, menaces ou harcèlement) de parents d’élèves envers les personnels de direction. Plus de la moitié d’entre eux (54 %) ont reçu une menace émanant d’un parent en 2023. Ils étaient 36 % en 2013. Près de 3,5 % d’entre eux ont même été victimes de violences physiques. Ce sont les principaux de collèges hors éducation prioritaire qui constatent la plus forte dégradation des relations avec les parents et ceux en éducation prioritaire qui recensent le plus de menaces.

Plus de conflits, moins d’intérêt

De l’avis des proviseurs et principaux, les enseignants sont aussi touchés par cette défiance croissante, en particulier les enseignantes, qui constituent l’écrasante majorité de la profession. Pour un chef d’établissement sur cinq, les femmes professeures sont moins respectées que leurs homologues masculins. Seuls 9 % dressaient ce constat dix ans plus tôt.

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