
Début 2026, une décision finale d’investissement pourrait sceller le sort du projet d’usine Ksi Lisims, potentiel second plus grand terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) au Canada, sur l’île Pearse, en Colombie-Britannique, à la frontière avec l’Alaska. Piloté conjointement par les autochtones Nisga’a, l’entreprise texane Western LNG – dont TotalEnergies détient désormais 5 % – et le consortium Rockies LNG Partners, il symbolise l’offensive du pays pour devenir un géant du GNL. Ce terminal flottant, qui sera relié par un gazoduc de 800 kilomètres (Prince Rupert Gas Transmission) aux champs de gaz de schiste du nord de la province, figure parmi les plus vastes initiatives énergétiques portées par une Première Nation.
Mais cette promesse de développement fracture les communautés autochtones. Depuis ses balbutiements en 2014, le gazoduc essuie blocages et recours judiciaires. Les chefs héréditaires (des leaders traditionnels dont l’autorité se transmet entre générations, distincte des gouvernements élus modernes) gitanyow, environ 800 membres issus des Gitxsan, peuple autochtone vivant le long de la rivière Skeena, y voient une menace directe pour les rivières où fraye le saumon. Et désormais, la contestation s’étend aussi au projet de terminal Ksi Lisims. Dans une lettre publiée le 2 décembre, appuyée par une centaine d’organisations, les chefs gitanyow dénoncent les impacts climatiques de l’usine et l’absence de consentement des Premières Nations concernées.
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