jeudi, décembre 18
Des membres du Congrès brésilien et des partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro célèbrent le vote d’un projet de loi proposant de réduire les peines prononcées pour les condamnations liées aux émeutes du 8 janvier 2023, à la Chambre des députés, à Brasilia, le 10 décembre 2025.

Le Congrès brésilien a approuvé, mercredi 17 décembre, une proposition de loi visant à réduire la peine de prison de l’ex-président Jair Bolsonaro, condamné en septembre à 27 ans de réclusion pour tentative de coup d’Etat.

Le texte, porté par la majorité conservatrice et adopté à 48 voix contre 25 par le Sénat, pourrait ramener la durée d’incarcération de l’ancien chef d’Etat à deux ans et quatre mois. Son approbation par la Chambre des députés la semaine précédente avait déjà suscité de vives critiques. Dimanche, des manifestations contre la mesure ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes, ainsi que des artistes, dans plusieurs grandes villes du pays.

L’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) a commencé à purger sa peine fin novembre dans les locaux de la police fédérale à Brasilia. D’après les règles en vigueur actuellement, Jair Bolsonaro, 70 ans, pourrait rester incarcéré environ huit ans avant de bénéficier d’un éventuel aménagement de sa peine, selon le tribunal d’exécution des peines de la capitale brésilienne.

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Le nouveau texte prévoit également d’accorder la liberté conditionnelle à des dizaines de ses partisans condamnés pour les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia. Ce jour-là, des milliers de bolsonaristes avaient saccagé le Parlement, le palais présidentiel et la Cour suprême, réclamant une intervention militaire pour déloger du pouvoir le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, une semaine après son investiture.

Les émeutiers du 8 janvier 2023 concernés aussi

Le sénateur centriste Renan Calheiros a qualifié le vote de « farce » et quitté la séance, accusant les alliés du gouvernement d’avoir laissé passer le texte en échange d’un soutien à une initiative augmentant la fiscalité sur certaines entreprises. Le sénateur du Parti des travailleurs au pouvoir, Randolfe Rodrigues, a nié tout accord de ce type.

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Au sein d’un Parlement à forte majorité conservatrice, les bolsonaristes tentent en vain depuis février de faire voter un texte permettant à Jair Bolsonaro de bénéficier d’une amnistie totale. Mais à l’approche des vacances parlementaires de fin d’année, ils ont estimé que la réduction de sa peine constituait « une première étape ».

La semaine dernière, la proposition de loi avait été approuvée par les députés à l’issue d’une séance houleuse. Le rapporteur de la proposition de loi à la chambre haute, Espiridao Amin, allié de Jair Bolsonaro, a modifié la formulation du texte pour que la réduction de peine ne concerne que les personnes condamnées « pour des crimes contre l’Etat de droit ». Cela inclut donc l’ancien président et ses proches collaborateurs condamnés pour tentative de coup d’Etat, ainsi que les émeutiers du 8 janvier 2023.

Un « geste de réconciliation »

L’entrée en vigueur d’une éventuelle réduction de peine pour Jair Bolsonaro pourrait être retardée si le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva décide de censurer le texte avant sa promulgation. « Ce texte est voué au veto », a déclaré aux journalistes le sénateur de gauche Randolfe Rodrigues, le qualifiant de « lamentable ». Toutefois, le Parlement aura le dernier mot et pourrait voter l’annulation du veto présidentiel.

Le rapporteur de la proposition de loi à la chambre basse, Paulinho da Força, a présenté la mesure comme un « geste de réconciliation » dans un pays fortement polarisé.

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En septembre, à l’issue d’un procès historique, Jair Bolsonaro a été reconnu coupable par la Cour suprême d’être le leader d’une « organisation criminelle » ayant conspiré pour son maintien au pouvoir malgré sa défaite à la présidentielle de 2022. Selon l’accusation, ce projet putschiste, qui prévoyait même l’assassinat de Luiz Inacio Lula da Silva après son élection au second tour, a échoué faute de soutien du haut commandement militaire.

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Le Monde avec AFP

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