mardi, décembre 30

LETTRE DE RIO DE JANEIRO

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et son épouse, Rosangela da Silva, font un cœur avec les mains après la cérémonie d’investiture, à Brasilia, le 1ᵉʳ janvier 2023.

« Adeus, ano velho, feliz ano novo ! » (« Adieu vieille année, bonne année ! ») Sous les tropiques comme ailleurs, le réveillon approche. Le 1er janvier, des millions de Brésiliens se souhaiteront le meilleur pour les mois à venir : de l’argent « dans la poche », de la santé « à revendre »… mais aussi et surtout de l’amour. Afin d’attirer l’âme sœur, les cœurs esseulés et superstitieux effectueront trois petits sauts, revêtiront des sous-vêtements rouges ou mangeront des lentilles ou 12 raisins sous la table… sans oublier de garder les pépins dans le portefeuille.

Ces traditions, nul ne les prend à la légère. Car au Brésil, l’amour est un sujet majeur. On ne compte plus les manières de le dire, de le définir, de l’implorer et de se le souhaiter. Le sujet a depuis longtemps débordé la sphère de l’intime pour toucher au social, au politique et jusqu’à l’identité collective. « Brésil, de l’amour éternel sois le symbole », proclame l’hymne du pays.

Le Brésil a bien failli inscrire l’amour dans sa devise nationale. A la proclamation de la République, en 1889, la formule « Ordre et progrès », empruntée au philosophe positiviste français Auguste Comte, est retenue pour orner son drapeau. Mais la citation complète était : « L’amour pour principe, l’ordre pour base, le progrès pour but ». L’amour, jugé frivole, a été tronqué. Une omission que n’a jamais digérée le député socialiste Chico Alencar, qui a proposé à plusieurs reprises et jusqu’à cette année de la modifier en « Amour, ordre et progrès ».

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