vendredi, mai 17
A Capela de Santana, après des inondations, dans l’Etat du Rio Grande do Sul, au Brésil, le 2 mai 2024.

Les pluies torrentielles qui ont touché le sud du Brésil ces derniers jours ont fait au moins 29 morts. Un bilan qui devrait encore s’alourdir, alors que 60 personnes sont toujours portées disparues, selon les autorités de la région dans laquelle s’est rendu, jeudi 2 mai, le président Lula.

« Je veux déplorer profondément toutes les vies perdues. Il y a 29 morts recensés actuellement, et avec la douleur la plus profonde, je sais qu’il y en aura davantage », a dit le gouverneur de l’Etat du Rio Grande do Sul, Eduardo Leite, dans une intervention en direct jeudi.

Les chiffres sont « absolument préliminaires », avait prévenu plus tôt le gouverneur, face au « pire désastre climatique » jamais vu, selon lui, dans cet Etat frontalier avec l’Uruguay et l’Argentine. Mercredi soir, le gouverneur avait décrété l’« état de calamité publique » dans cette région atteinte depuis une semaine par des tempêtes et des orages dévastateurs qui ont provoqué des inondations et des glissements de terrain.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, qui a rencontré le gouverneur jeudi à Santa Maria, une des villes les plus touchées, a promis que le Rio Grande do Sul « ne manquera pas de moyens » humains ou matériels pour faire face à cette tragédie. Plus de 600 militaires doivent être envoyés en renfort pour les opérations de secours et la distribution de vivres aux sinistrés.

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De fortes précipitations attendues jusqu’à vendredi

Le chef de l’Etat a assuré que le gouvernement fédéral était mobilisé « à 100 % » pour « atténuer la souffrance due à cet événement naturel extrême ». Il s’est rendu sur place avec plusieurs ministres, dont celle de l’environnement, Marina Silva.

Les autorités ont comptabilisé 67 869 sinistrés dans 147 villes du Rio Grande do Sul. Près de 10 000 personnes ont dû quitter leur domicile, dont quelque 4 600 ont été accueillies dans des lieux d’hébergement. « Je n’ai jamais rien vu de tel. Tout est sous l’eau et ça va encore s’aggraver. C’est impossible de dormir, on ne sait pas à quel point le niveau de l’eau va continuer à monter », a dit à l’Agence France-Presse Raul Metzel, 52 ans, habitant de la commune de Capela de Santana.

De nombreuses routes sont inaccessibles et l’approvisionnement en eau et électricité est compromis pour des centaines de milliers de personnes, selon les autorités locales. De nombreuses villes sont totalement isolées, sans Internet ni signal de téléphonie mobile.

Le gouverneur a ordonné l’évacuation des habitants de six communes situées dans une région montagneuse, en raison de la crue de la rivière Cai. L’inquiétude était également de mise après l’annonce de la rupture partielle d’un barrage à Cotipora, une ville de montagne.

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L’institut de météorologie Inmet a prévu pour ce jeudi des vents violents et des précipitations pouvant dépasser les 200 mm dans le Rio Grande do Sul et l’Etat voisin de Santa Catarina. De fortes précipitations sont attendues jusqu’à vendredi.

Les cours ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre dans les écoles du Rio Grande do Sul, ainsi que les matches de football prévus ce week-end.

En septembre 2023, au moins 31 personnes avaient péri dans cet Etat après le passage d’un cyclone dévastateur. Selon les experts, le réchauffement climatique accroît l’intensité et la fréquence des événements météorologiques extrêmes, qui se succèdent au Brésil. La situation est encore aggravée par le phénomène climatique El Niño.

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Le Monde avec AFP

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