
La France contre les Etats-Unis, et un peu du reste du monde. Voilà le programme du All-Star Game annuel de la Ligue nationale de basket, dont la 39e édition se déroule, dimanche 28 décembre, au Palais omnisports de Paris-Bercy (Accor Arena). Côté tricolore, l’équipe est emmenée par le vice-champion olympique de Paris 2024 Matthew Strazel et les habitués de la sélection nationale Nadir Hifi, Elie Okobo et Amath M’Baye. En face, avec dix de ses douze membres de nationalité américaine, l’équipe « Monde » est loin d’être aussi cosmopolite que son nom le suggère.
Devenue coutumière, cette composition reflète l’écrasante majorité du pays d’Amérique du Nord dans le contingent international de la Betclic Elite (le championnat de France masculin). Sur 113 joueurs étrangers, 81 sont originaires des Etats-Unis (soit 72 %). Seconds couteaux au pays, nombre d’entre eux occupent les premiers rôles dans leurs équipes. « Etre un All-Star, cela représente beaucoup pour moi. Cela signifie que mon nom est à jamais gravé dans l’histoire du championnat », a mis en avant, samedi, l’intérieur de Limoges Gavin Ware, cité par BeBasket.
S’il a été inventé par un Canadien, James Naismith, le basket est né aux Etats-Unis en 1891. Et plus de cent trente ans plus tard, le pays en est toujours – de loin – le plus grand producteur de joueurs de haut niveau. Chaque année, plusieurs milliers d’entre eux sortent du système universitaire (NCAA), dernière étape de la formation à l’américaine. Les centaines de prétendants à une carrière professionnelle rêvent alors tous d’intégrer la prestigieuse National Basketball Association (NBA), le championnat le plus relevé – et lucratif – au monde. Mais seuls 60 joueurs par an ont la chance d’être sélectionnés lors de la draft, cette sorte de loterie où les équipes de la grande ligue se répartissent les espoirs. Et de plus en plus sont issus d’autres pays, à commencer par la France.
Ceux qui restent sur le carreau peuvent tenter de faire leurs preuves en G League, le championnat de « développement » de la NBA. Le niveau sportif, l’exposition – et la rémunération – y sont cependant largement inférieurs à la ligue mère.
L’autre option qui reste aux laissés-pour-compte est l’expatriation dans des championnats nationaux aux quatre coins du monde. L’Australie, la Chine et surtout l’Europe sont les destinations privilégiées. Les rémunérations sont moins importantes, mais certains y mènent des carrières d’envergure – les exemples ne manquent pas, au fil des ans.
« La NBA, ce n’est pas pour des gens comme moi »
Tous non draftés, les membres de l’équipe All-Star « Monde », dimanche, ne sont pas des têtes d’affiche au pays. A l’exception du meneur star de Monaco, Mike James, leurs noms sont même absolument inconnus pour l’immense majorité des suiveurs américains. Et ils le leur rendent bien : même courtisés par les équipes NBA, ces expatriés font rarement le chemin inverse, à l’image de l’ex-meneur feu follet du Paris Basketball T. J. Shorts, sollicité par les Memphis Grizzlies à l’intersaison. Le meilleur joueur du championnat en 2025 a préféré jouer pour le club grec du Panathinaïkos plutôt que de risquer un rôle sportif minime.
« La NBA, c’est sympa, mais ce n’est pas pour des gens comme moi, a mis en avant Mike James en 2021, après son retour en Europe à la suite d’une pige avortée aux Brooklyn Nets. Elle est faite pour des gens de 2 mètres qui sautent haut, qui sont de bons défenseurs et qui restent plantés dans les coins » du terrain. Dimanche, il tentera de faire gagner la « Team Monde » une troisième fois de rang face aux joueurs français.
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Dans le sens inverse, le basket français fait désormais face à l’importante fuite de ses jeunes espoirs vers le circuit universitaire américain, qui s’est réouvert à la professionnalisation en 2021. Une dizaine d’aspirants tricolores à la NBA ont ainsi rejoint une fac du circuit NCAA cet été, dont Ilias Kamardine, qui était pressenti comme la future vedette du championnat de France pour la saison 2025-2026.
S’il vient à concrétiser les espoirs placés en lui, et briller en NBA, l’ex-joueur de Dijon pourrait se retrouver à disputer un All-Star Game face aux Américains. Mais pas en Betclic Elite : dès cette saison, le « match des étoiles » de la NBA adoptera, à son tour, un format voyant les « locaux » affronter le reste du monde.




