- Ce Franco-Marocain de 31 ans avait été condamné en première instance pour complicité dans l’assassinat d’un couple de policiers en 2016.
- La cour d’assise spéciale de Paris a confirmé sa peine de réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.
- Confondu par la présence d’une trace d’ADN, il a toujours nié être présent sur la scène du crime.
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Attentat de Magnanville : sept ans après, l’heure du procès
Un verdict sans surprise. La cour d’assises spéciale de Paris confirme en appel la condamnation en première instance de Mohamed Lamine Aberouz à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour complicité dans l’assassinat d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines, le 13 juin 2016.
La cour a reconnu le Franco-Marocain de 31 ans coupable de tous les chefs d’accusation qui le visaient, soit complicité d’assassinat d’une personne dépositaire de l’autorité publique, complicité de séquestration d’un mineur de moins de 15 ans et association de malfaiteurs terroriste.
Pour l’avocate générale, « il a agi en jihadiste »
Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, avait été égorgée à son domicile sous les yeux de son fils de 3 ans. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, allait être poignardé de neuf coups de couteau alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui. Un même assassin : Larossi Abballa, ami de l’accusé.
Adepte d’un islam rigoriste, déjà condamné dans une affaire d’attentat jihadiste, Mohamed Lamine Aberouz n’a cessé de proclamer son innocence dans cette affaire en affirmant que Larossi Abballa avait agi seul. Mais pour l’avocate générale, l’accusé « était sur les lieux du crime »
sans contestation possible. Mohamed Lamine Aberouz est un « membre à part entière de l’Etat islamique »
. « Il a agi en jihadiste »
, a-t-elle insisté à l’audience.
« Le déroulé des faits confirme que cela n’a pu se réaliser qu’en présence d’un deuxième homme. Peut-on imaginer un homme, en plein jour, attaquer deux policiers potentiellement armés ? »
, a fait remarquer la magistrate. « Un homme seul n’aurait pas pu gérer les réactions de l’enfant de 3 ans, par nature imprévisibles »
, a-t-elle poursuivi.
Il fallait également un complice à l’intérieur du domicile pour signaler à Larossi Abballa l’arrivée de Jean-Baptiste Salvaing, a souligné la magistrate. Le principal élément à charge contre Mohamed Lamine Aberouz, « ennemi »
de la France selon l’avocat de parties civiles, Me Thibault de Montbrial, demeure une trace ADN retrouvée sur le repose-poignet droit de l’ordinateur personnel du couple de policiers.