vendredi, mai 17
Une batterie de missiles sol-air du dispositif de défense israélien Dôme de fer, à Ashkelon, dans le sud-ouest de l’Etat hébreur, le 7 août 2022.

Israël veut faire payer à l’Iran le prix de son attaque sans précédent contre le territoire israélien, malgré les appels internationaux à la retenue, y compris de la part de son allié américain, qui a annoncé de nouvelles sanctions contre la République islamique.

A Téhéran, le président Ebrahim Raïssi a prévenu, mardi 16 avril, que « la moindre action » d’Israël contre « les intérêts de l’Iran » provoquerait « une réponse sévère, étendue et douloureuse » de son pays, dans une région déjà sous tension avec la guerre dans la bande de Gaza où les bombardements se sont poursuivis dans la nuit.

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer, jeudi, sur une demande des Palestiniens de devenir un Etat membre à part entière des Nations unies, ont annoncé dans la nuit plusieurs sources diplomatiques. L’Autorité palestinienne a relancé début avril une procédure initiée en 2011, mais qui n’avait pas pu prospérer en raison de l’opposition des Etats-Unis. Le groupe arabe a publié mardi soir une déclaration affirmant son « soutien sans faille » à la requête palestinienne, mais celle-ci apparaît à nouveau vouée à se heurter au veto américain.

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Douze jours après une frappe meurtrière contre son consulat à Damas le 1er avril, imputée à Israël, l’Iran a lancé samedi soir une attaque de drones et de missiles contre le territoire israélien, la première jamais menée à partir du sol iranien. La quasi-totalité des 350 engins ont été interceptés avec l’aide des Etats-Unis et d’autres pays alliés, a affirmé Israël qui a fait état de blessés.

« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à une telle agression, l’Iran ne sortira pas indemne » après son attaque, a affirmé le porte-parole de l’armée Daniel Hagari. « Nous répondrons au moment, au lieu et à la manière que nous choisirons ». Juste après son attaque, l’Iran a affirmé avoir agi « en exerçant son droit à l’autodéfense » à la suite de la frappe qui a détruit son consulat à Damas et coûté la vie notamment à deux hauts gradés iraniens, et a dit considérer « l’affaire close ».

Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, ont vite fait savoir qu’ils ne voulaient pas « d’une guerre étendue avec l’Iran » et qu’ils ne participeraient pas à une riposte israélienne, Washington préférant renforcer ses sanctions contre Téhéran, a annoncé mardi soir la Maison Blanche.

Elargissement des sanctions contre l’Iran

« Dans les prochains jours, les Etats-Unis vont imposer de nouvelles sanctions visant l’Iran, dont ses programmes de drones et missiles », son corps des Gardiens de la révolution et son ministère de la défense, a détaillé Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden. Ces nouvelles sanctions vont « poursuivre la pression continue exercée sur l’Iran afin d’endiguer et de détériorer ses capacités militaires », a ajouté M. Sullivan, précisant que les Etats-Unis s’attendaient à voir ses alliés emboîter le pas.

L’Union européenne (UE) envisage d’élargir le champ de ses sanctions déjà en place contre l’Iran, a déclaré mardi le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell. L’idée serait par exemple d’élargir à d’autres types d’armement, comme les missiles, les sanctions déjà adoptées pour interdire l’exportation de l’UE vers l’Iran de composants utilisés dans la fabrication de drones.

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La ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock, attendue mercredi en Israël, a plaidé mardi pour de nouvelles sanctions de l’UE après l’attaque iranienne. Après avoir obtenu le soutien de plusieurs alliés dans l’interception des missiles, Benjamin Netanyahu avait appelé la communauté internationale à « rester unie » face à « l’agression iranienne, qui menace la paix mondiale ».

Prenant le contrepied des Occidentaux qui ont condamné l’attaque iranienne du week-end, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé M. Netanyahu d’en être « le principal responsable ». La frappe sur le consulat iranien a été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a-t-il dit.

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L’Iran s’était gardé jusqu’à présent d’attaquer Israël frontalement et l’affrontait via ses alliés les rebelles yéménites Houthis – dont deux drones lancés depuis le Yémen ont encore été interceptés mardi par l’armée américaine selon le Pentagone – ou le Hezbollah libanais.

Ce mouvement chiite a revendiqué mardi une attaque aux drones explosifs lancés depuis le Liban sur des positions israéliennes, puis annoncé la mort de trois de ses membres dans des frappes israéliennes. L’armée israélienne a confirmé avoir tué dans des frappes aériennes trois membres du Hezbollah, dont l’un à la tête d’une unité en charge des roquettes et des missiles.

Les affrontements à la frontière libano-israélienne sont quasi quotidiens depuis le début, il y a plus de six mois, de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, membre comme le Hezbollah de « l’axe de la résistance », un regroupement de mouvements armés soutenus par l’Iran et hostiles à l’Etat hébreu.

Le Monde avec AFP

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