mercredi, octobre 23

A deux jours de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, dont il est le partenaire technologique officiel, le groupe d’informatique Atos a annoncé, le mercredi 24 juillet, avoir franchi une étape majeure dans son plan de sauvetage.

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Le tribunal de commerce de Nanterre a ouvert, pour une durée de deux mois, une procédure de sauvegarde accélérée. Celle-ci permettra de mettre en œuvre la restructuration financière négociée âprement depuis quatre mois avec les créanciers et pour laquelle ces derniers ont fini par apporter un « soutien suffisamment large ». « Elle ne concerne que l’endettement financier et n’a aucun impact sur les fournisseurs, les salariés, la gouvernance de la société ou les autres créances », insiste Atos.

Ce plan prévoit une réduction de l’endettement d’au moins 3,1 milliards d’euros et la mise en place de nouveaux financements pour 1,75 milliard d’euros. Ces derniers seront apportés pour moitié par les créanciers bancaires et pour une autre moitié par les porteurs d’obligations. S’ajoutera une augmentation de capital de 233 millions d’euros ouverte à tous les actionnaires. Après ces différentes opérations, les créanciers deviendront les nouveaux propriétaires d’Atos, avec entre 74 % et 99,9 % de son capital, en fonction du taux de participation des actionnaires actuels du groupe à la levée de fonds. Le groupe restera coté à la Bourse de Paris.

Nouvelle dette

Les différentes classes de créanciers seront appelées à approuver formellement ce plan d’ici à la fin du mois de septembre 2024. L’audience du tribunal de commerce de Nanterre pour l’approbation de la sauvegarde accélérée est envisagée le 15 octobre 2024, et les augmentations de capital et émissions de nouveaux financements seront échelonnées entre novembre 2024 et janvier 2025, précise Atos. En attendant, un financement intérimaire de 800 millions d’euros a été mis en place afin d’apporter « les liquidités nécessaires pour financer l’activité jusqu’à la clôture du plan de restructuration financière », notamment assurer sans encombre les JO.

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Ces étapes positives ne lèvent pas toutes les interrogations sur l’avenir d’Atos, dont l’activité a fortement souffert ces derniers mois du fait de ces difficultés financières. Les nouveaux financements apportés par les créanciers bancaires et obligataires le seront à des taux d’intérêt très élevés, atteignant 13 % pour certains types de crédit. Conséquence, une grande partie des futurs bénéfices du groupe servira à rembourser cette nouvelle dette. « La gestion d’Atos dans les mois à venir sera celle d’une maximisation de la valeur pour des créanciers actionnaires plutôt que d’une vision long terme, ce qui pourrait être plus synonyme de dépeçage que de construction », pointait Matthieu Bailly, fondateur de la société de gestion d’actifs Octo AM, dans un billet publié sur son site début juillet.

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