Un avertissement inhabituel pour un assureur-vie accueille les visiteurs du site Internet du groupe allemand FWU-Forward You : « Aucun produit d’assurance n’est actuellement commercialisé. » Sa filiale luxembourgeoise FWU Life Insurance Lux SA (FLL) est aujourd’hui menacée de liquidation, laissant dans l’incertitude un peu plus de 34 000 épargnants français.
L’affaire a débuté au cœur de l’été 2024, lorsque FWU Life Insurance, qui revendique 2 milliards d’euros d’actifs sous gestion, a informé le Commissariat aux assurances (CAA), l’autorité de supervision du secteur au Luxembourg, qu’elle ne respectait plus les exigences légales en matière de solvabilité, faute de disposer des actifs nécessaires pour assurer un remboursement éventuel de la totalité de ses contrats.
Cette annonce a conduit le CAA à bloquer les comptes de dépôt des actifs de la société et à lui demander d’élaborer un plan de financement « réaliste », en l’absence duquel son agrément pourrait lui être retiré. Un « commissaire de surveillance » extérieur à l’entreprise a été rapidement nommé par la justice luxembourgeoise, avec pour mission de trouver une solution dans un délai de six mois, « l’une des options étant une éventuelle liquidation ».
« Un certain nombre d’incertitudes »
En octobre, l’assureur-vie a informé le CAA qu’il respectait de nouveau ces exigences, mais sans convaincre : son autorité de tutelle a alors évoqué « un certain nombre d’incertitudes » sur le niveau de solvabilité réel, liées entre autres à des dettes fiscales dans plusieurs pays et à la possibilité d’une résiliation des contrats signés avec ses réassureurs.
Le régulateur constatait en outre que les mesures prises n’avaient pas permis d’améliorer la couverture des engagements d’assurance de FWU Life Insurance, en raison, notamment, des difficultés de recouvrement des créances dans plusieurs autres sociétés du groupe basé à Munich.
Sans attendre les conclusions définitives de l’analyse du nouveau plan de financement de FWU Life Insurance, prévues au plus tard le 19 janvier 2025, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) française a invité les clients hexagonaux concernés à contacter le distributeur qui leur a fourni le contrat « pour faire le point sur leur situation individuelle ». Le risque est en effet que ces épargnants ne retrouvent pas les investissements qu’ils ont réalisés par l’intermédiaire de cette compagnie.
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