Le président américain Donald Trump a annoncé samedi un cessez-le-feu « total et immédiat » entre l’Inde et le Pakistan.
Les deux pays se livrent depuis mercredi à une intense confrontation militaire.
Islamabad a confirmé cette annonce dans la foulée.
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Inde-Pakistan : l’escalade militaire meurtrière
Après une nouvelle nuit d’affrontements entre l’Inde et le Pakistan, le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a annoncé samedi que les deux pays avaient accepté « un cessez-le-feu avec effet immédiat » dans un message sur X, confirmant une annonce similaire du président américain Donald Trump. « Après une longue nuit de discussions sous la médiation américaine, je suis heureux d’annoncer que l’Inde et le Pakistan ont accepté un CESSEZ-LE-FEU TOTAL ET IMMÉDIAT », a écrit le président sur son réseau Truth Social, adressant ses « félicitations aux deux pays » pour leur « bon sens et grande intelligence ».
Au petit matin encore, des détonations se faisaient entendre à la frontière, comme le montre le reportage en tête de cet article. Attaques de drones, tirs d’artillerie, frappes de missiles… les deux puissances nucléaires avaient encore intensifié samedi leurs opérations au quatrième jour de leur confrontation militaire, sourds aux appels insistants à la retenue des États-Unis ou de la Chine.
Depuis les frappes indiennes menées mercredi sur le sol pakistanais en représailles à l’attentat commis le 22 avril dans le Cachemire indien, les deux puissances nucléaires se rendaient coup pour coup dans une inquiétante escalade. Samedi matin, le Pakistan avait annoncé avoir riposté à des frappes, quelques heures plus tôt, de missiles indiens visant trois de ses bases aériennes, dont l’une aux portes de la capitale Islamabad. Dans la foulée, l’Inde a confirmé avoir subi une série d’attaques pakistanaises, notamment de drones, contre plusieurs cibles militaires situées dans toute la partie nord-ouest de son territoire.
Des habitations détruites
Dans plusieurs villes, des habitations ont été détruites par les bombardements. « Un très grand missile provenant du Pakistan est tombé dans cette zone résidentielle. La maison entière a été endommagée, les maisons voisines ont également été endommagées. Il y a beaucoup de dégâts », explique dans le reportage en tête de cet article un habitant.
Par discours interposés, les deux armées s’accusaient l’une l’autre d’embraser le conflit. « Nous avons observé l’armée pakistanaise en train de déplacer ses troupes vers des zones avancées, ce qui nous indique leur intention d’envenimer davantage la situation », a déclaré Vyomika Singh, commandante de l’armée de l’air en Inde. « Nous sommes préparés à toute éventualité. Ils veulent continuer ? Très bien. Mais ce qu’ils ont commencé, je vous le dis, nous allons le terminer », a déclaré de son côté le lieutenant général Ahmed Chaudhry, porte-parole de l’armée pakistanaise.
Mort d’une soixantaine de civils pakistanais et indiens
À la mi-journée, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a estimé que son pays avait « vengé les morts innocents » avec une « réponse adéquate » à l’Inde. Il avait dit dans une adresse à la nation mercredi soir s’engager à « venger chaque goutte de sang des martyrs ».
Selon les bilans officiels des deux camps, les combats ont causé depuis mercredi la mort d’une soixantaine de civils pakistanais et indiens. Cet état de guerre a suscité d’importants mouvements de population de part et d’autre de la « ligne de contrôle » qui sépare la région contestée du Cachemire entre les deux pays.
Rivaux depuis leur indépendance et leur douloureuse partition en 1947, l’Inde et le Pakistan traversent leur plus grave crise en plusieurs décennies depuis l’assassinat de 26 civils le mois dernier dans la ville de Pahalgam, au Cachemire indien. New Delhi accuse Islamabad de soutenir le groupe jihadiste qu’elle soupçonne de l’attaque, ce que son voisin dément fermement.
L’aggravation des attaques entre les deux rivaux a suscité les appels au calme de plus en plus inquiets de nombreuses capitales étrangères. Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a exhorté ses homologues indien et pakistanais « à rétablir une communication directe pour éviter toute erreur de calcul », selon sa porte-parole Tammy Bruce. Les États-Unis ont formellement offert leur médiation aux deux pays. La Chine a haussé le ton samedi en appelant « fermement » les deux voisins à la retenue, et les pays membres du G7 ont de leur côté exigé « une désescalade immédiate ».