Dermatose nodulaire, Mercosur, PAC : la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, s’explique dans « La Dépêche »
Face à la colère des agriculteurs en Occitanie, la ministre de l’agriculture, Annie Genevard annonce, jeudi, dans un entretien au quotidien La Dépêche, l’accélération de la vaccination contre la dermatose nodulaire bovine.
Quelque 900 000 doses ont été acheminées, dont 400 000 apportées des Pays-Bas par l’armée, pour vacciner 750 000 bovins « dans un délai extrêmement court », a indiqué la ministre, évoquant une situation sanitaire « exceptionnelle ». « La vaccination sera accélérée, que ce soit dans la zone réglementée, ou dans le cordon sanitaire que nous avons tracé pour tenir compte des spécificités locales », explique-t-elle. Elle ajoute que les opérations ont débuté le week-end dernier, avec pour objectif notamment de vacciner les 1 000 fermes de l’Ariège d’ici au 31 décembre.
Annie Genevard a assuré que la France ne connaissait « à ce jour aucun foyer actif », évoquant quatre cas confirmés récemment dans plusieurs départements du Sud-Ouest.
Pour répondre aux inquiétudes liées aux abattages de troupeaux, une cellule de dialogue scientifique réunissant les organisations agricoles régionales et les organismes vétérinaires a été installée afin d’examiner d’éventuelles autres options.
Au-delà de l’urgence sanitaire, la ministre rappelle que la contestation agricole porte également sur plusieurs dossiers européens. Annie Genevard détaille : « L’accord [Mercosur] tel quel est un mauvais accord. Le président de la République l’a encore rappelé, ce jeudi à Bruxelles : le compte n’y est pas. Sans clauses de sauvegarde solides, sans contrôles renforcés, sans mesures miroirs, ce n’est pas possible. La France dira non. » Concernant la PAC, « nous voulons un budget non diminué, c’est-à-dire 65 milliards d’euros garantis, et un caractère communautaire préservé ». Elle joute que « la taxe sur les engrais, quant à elle, doit être neutralisée et, si possible, reportées. Elle ne peut pas s’appliquer au 1er janvier 2026 ». Enfin, elle appelle à « une forme de trêve » avant Noël, invoquant un « devoir de solidarité » : « Beaucoup de travailleurs modestes, y compris des agriculteurs, qui parfois travaillent au cours de la saison d’hiver dans les stations de ski, ont besoin de travailler en cette période. »




