lundi, décembre 15
Un tanker russe au large d’Istanbul, le 15 août 2022.

Des dizaines de millions de barils de pétrole bloqués en mer. L’image résume l’une des conséquences les plus immédiates des sanctions prises par Washington contre le secteur pétrolier russe pour tenter de mettre un terme à la guerre en Ukraine, commencée en février 2022. Trois semaines après l’entrée en vigueur, le 21 novembre, des mesures punitives ciblant les entreprises Rosneft et Lukoil, opérateurs et acheteurs étrangers en affaire avec ces deux géants russes tentent encore de jauger les risques encourus. Et d’imaginer de nouvelles solutions de contournement.

Changements d’itinéraire, transfert des cargaisons d’un navire à l’autre… Les périples des pétroliers sont de plus en plus mouvementés. Résultat, la quantité de pétrole russe immobilisé sur les eaux « atteint des sommets historiques », décrit Anna Zhminko, analyste pour la société britannique d’analyse énergétique Vortexa, évoquant quelque 120 millions de barils en transit ou en attente d’être déchargés.

Annoncées fin octobre, les sanctions américaines – les premières depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, en janvier – sont les plus sévères jamais imposées à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. En visant Rosneft et Lukoil, elles s’attaquent à l’épine dorsale de l’industrie pétrolière de Russie. Les deux compagnies représentent ensemble la moitié de ses exportations de pétrole et une source essentielle de devises pour Moscou. Or, quiconque continue de traiter avec ces entités et leurs filiales risque de se voir interdire l’accès au système financier en dollars. L’enjeu est de décourager les acheteurs en Inde et en Chine, principales destinataires des cargaisons d’or noir russe.

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