AGRICULTURE – Il y a un an, les agriculteurs avaient exprimé leur ras-le-bol en retournant les panneaux marquant l’entrée dans les villes et villages. Douze mois plus tard, à 48 heures d’une manifestation agricole nationale d’ampleur, ce sont les radars qui ont été visés par les Jeunes agriculteurs (JA), dont la coalition avec la FNSEA constitue la première force syndicale de la profession.
Colère des agriculteurs : un an après, pourquoi la mobilisation du monde agricole fait son retour
Dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 novembre, dans l’Eure, les JA se sont rendus sur la D613 pour obstruer des dizaines radars, entre Évreux et Lisieux, rapporte Actu.fr. Entre 60 et 80 personnes ont participé à cette mobilisation qui visait à « végétaliser » les radars en les recouvrant de branches, ajoute l’antenne locale de France Bleu.
« Cibler les radars, c’est lancer un cri d’alerte à l’État »
Une action symbolique visant à dénoncer les « contraintes environnementales toujours plus drastiques qui ont un coût énorme pour les exploitations françaises et sont un frein à la liberté d’entreprendre », explique la section départementale de l’Eure des Jeunes agriculteurs, sur X.
« Cibler les radars, c’est lancer un cri d’alerte à l’État et au ministère de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt pour qu’ils entendent la détresse des agriculteurs », ajoute encore le syndicat, à l’origine avec la FNSEA de l’appel à des mobilisations lundi.
Des communes renommées dans la Sarthe
Plus au nord, dans la Sarthe, les Jeunes agriculteurs 72 et la FDSEA 72 se sont également mobilisés vendredi soir. Pour signifier leur mécontentement contre le possible accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, ils ont recouvert des panneaux d’entrée d’agglomération avec des bâches et ont renommé les communes avec les noms de localités sud-américaines. Comme l’a repéré Ouest France, Parcé-sur-Sarthe est ainsi devenue « Copacabana », l’une des plages les plus célèbres du monde située à Rio de Janeiro, au Brésil.
Le Premier ministre, Michel Barnier, a redit son opposition vendredi à l’accord commercial entre l’UE et les pays latino-américains du Mercosur, alors qu’Emmanuel Macron entend plaider à partir de samedi en Amérique latine contre la possible signature prochaine de cet accord de libre-échange controversé et particulièrement redouté par les agriculteurs français, qui y voit la porte ouverte à une concurrence illégale.
Avant le coup d’envoi de la mobilisation nationale lundi 18 novembre, de nouvelles actions coups de poing sont prévues. D’après France Bleu, les Jeunes agriculteurs de l’Eure vont, par exemple, bâcher les panneaux d’entrée d’agglomération dans la nuit de dimanche à lundi.
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