
La ministre de la sécurité intérieure américaine, Kristi Noem, a annoncé, vendredi 19 décembre, « une pause » dans la délivrance de « visas diversité » par tirage au sort, un programme dont le suspect des tirs à l’université Brown avait bénéficié.
« Claudio Manuel Neves Valente, l’auteur de la fusillade de l’université Brown, est entré aux Etats-Unis en 2017 grâce au programme de visa diversité et a obtenu une “carte verte”. Cet individu odieux n’aurait jamais dû être autorisé à entrer dans notre pays », a écrit la ministre sur X en ordonnant la suspension de ce programme. « J’ordonne immédiatement à l’USCIS (les services de citoyenneté et d’immigration) de suspendre le programme DV1 afin d’éviter que d’autres Américains ne soient les victimes de ce programme désastreux », a affirmé Mme Noem.
Depuis le début de son second mandat, le président américain, Donald Trump, ne cesse de durcir la politique migratoire de son administration. Au début de novembre, le département d’Etat a donné pour consigne aux agents consulaires de considérer plusieurs pathologies comme des critères pour refuser des visas aux étrangers souhaitant entrer aux Etats-Unis. Le même mois, après l’attaque survenue à Washington lors de laquelle une militaire est morte, l’administration Trump avait annoncé le gel de toute décision sur l’octroi de l’asile aux Etats-Unis, ainsi que d’autres mesures visant à durcir sa politique migratoire.
Le système de visas par loterie a été instauré en 1990 et permet la délivrance de cartes de résidents aux Etats-Unis à quelque 50 000 personnes chaque année, à condition qu’elles remplissent les critères d’éligibilité requis, notamment qu’elles possèdent un diplôme d’études secondaires ou une expérience professionnelle. Un examen et un entretien sont par ailleurs nécessaires avant de se voir délivrer un visa.
Le tireur retrouvé mort
L’homme suspecté d’avoir tué deux étudiants à l’université américaine Brown et d’avoir abattu un professeur du MIT, Claudio Neves Valente, un ressortissant portugais âgé de 48 ans, a été retrouvé mort, a annoncé jeudi soir la police de Providence, la ville du nord-est des Etats-Unis où se trouve la prestigieuse institution. Le tireur avait ouvert le feu dans le bâtiment d’ingénierie et de physique de Brown, où des examens se déroulaient. Deux étudiants, Ella Cook et Mukhammad Aziz Umurzokov, sont morts et neuf autres ont été blessés.
Cette tuerie alimente le débat récurrent sur le port d’arme, garanti par la Constitution et auquel de nombreux Américains sont très attachés. En 2024, plus de 16 000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu aux Etats-Unis, selon le site Gun Violence Archive.
« Rien ne pourra jamais vraiment réparer les vies brisées le week-end dernier par la violence par arme à feu, a déclaré la présidente de l’université Brown. Mais maintenant, notre communauté peut aller de l’avant et entamer un processus de réparation, de rétablissement et de guérison. »
En 2007, un étudiant a abattu 32 personnes sur le campus de l’université Virginia Tech, avant de se suicider, lors de la fusillade la plus meurtrière en milieu scolaire de l’histoire du pays.




