dimanche, octobre 6

Dans un mélange de suspense, de fébrilité et d’angoisse pour une grande partie des Français après la dissolution décidée par Emmanuel Macron au soir des élections européennes, le second tour des élections législatives a abouti, dimanche 7 juillet, à une nouvelle étape de la recomposition politique. Malgré une poussée inédite de l’extrême droite, avec la constitution du plus gros groupe de l’histoire pour le Rassemblement national (RN), le front républicain a tenu dans de nombreuses circonscriptions, ce qui a permis à l’alliance de gauche, le Nouveau Front populaire (NFP), et à la majorité présidentielle sortante, Ensemble, de faire mentir les sondages en devenant les deux premiers blocs de cette nouvelle Assemblée nationale. Un Hémicycle qui écarte l’hypothèse d’un gouvernement brun, mais qui n’éclaircit en rien les mois à venir, puisque aucune majorité absolue ne se dégage, malgré l’élan démocratique.

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Dimanche 7 juillet, la participation a en effet été massive, un peu supérieure à celle du premier tour dans les 501 circonscriptions où des candidats étaient encore en lice. Au total, 66,6 % des électeurs inscrits se sont déplacés. Il s’agit d’un record, depuis les législatives anticipées de 1997 (71,1 % des votants au second tour), organisées elles aussi après une dissolution qui avait mené la gauche plurielle de Lionel Jospin à Matignon. Un taux très supérieur à tous les scrutins de ce type organisés au XXIe siècle. En 2017, 57,4 % des électeurs s’étaient déplacés au second tour. En 2022, à peine 53,8 % avaient glissé un bulletin dans l’urne, quelques semaines après la seconde élection présidentielle d’Emmanuel Macron.

Comme en 2022, mais de façon encore plus accentuée, aucun camp politique n’arrive à franchir le seuil des 289 députés. Dimanche soir, le Nouveau Front populaire a fait élire 182 députés (142 pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, Nupes, en 2022) ; Ensemble atteint 168 élus (246 en 2022) ; le RN et ses alliés Les Républicains (LR) qui ont suivi Eric Ciotti ont finalement réussi à faire élire 143 députés (89 en 2022). Une confirmation de la tripartition de la vie politique française, à l’œuvre depuis l’irruption d’Emmanuel Macron en 2017, qui a, cette fois-ci, tourné à l’avantage de la gauche. Dans ce magma en recomposition permanente, seul le parti LR historique opposé à la stratégie ciottiste arrive à surnager, avec 45 élus et 15 divers droite qui pourraient les rejoindre ou aller renforcer un autre groupe dans les jours à venir en fonction des tractations à venir au Palais-Bourbon.

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