vendredi, décembre 26

  • Dans « Montmartre » elle joue le rôle de Céleste, une danseuse de cancan à la recherche de son frère et de sa sœur disparus.
  • Elle devient malgré elle la première effeuilleuse de Paris, qui fascine autant qu’elle fait scandale.
  • « J’ai un rapport très sain à mon corps, car je l’ai toujours utilisé comme une danseuse ou une gymnaste », a confié la comédienne de 38 ans à TF1info.

La vraie star de Montmartre, c’est elle. Alice Dufour crève l’écran dans la série événement diffusée tous les lundis sur TF1 et en streaming sur TF1+. Peu connue du grand public, la comédienne au parcours singulier fait une entrée fracassante sur le devant de la scène. Ancienne gymnaste rythmique passée par le Crazy Horse et le Cirque du Soleil, elle s’est glissée avec aisance dans la peau de Céleste, une danseuse de cancan dans le Paris de 1899 qui va devenir la première effeuilleuse de la capitale. 

Traumatisée par la mort de son père, brutalement assassiné devant ses yeux quand elle était enfant, elle n’a pas d’autre choix que de se mettre à nu pour payer l’inspecteur chargé de retrouver la trace du frère et de la sœur dont elle a été séparée. « Quand j’ai lu le scénario, cette histoire m’a tout de suite parlé. Je me suis dit ‘Céleste, c’est moi !' », nous a confié la comédienne qui excelle dans cette fiction qui parle de liberté, d’émancipation mais aussi d’amour. 

Céleste se dénude pour essayer de dévoiler la vérité, je trouve la métaphore assez jolie

Alice Dufour

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le personnage de Céleste ? 

J’aimais le fait qu’elle soit complètement obstinée et obsédée par l’idée de retrouver son frère et sa sœur. Cette quête la fait passer totalement à côté de sa vie personnelle. J’aimais aussi le fait que la série raconte l’histoire de l’émancipation d’une femme. Céleste n’est pas d’emblée une rebelle et qui bouleverse les conventions. Elle le devient par la force des choses. Je trouvais que c’était finement a amené.

Montmartre est une série sur l’émancipation mais aussi sur la difficulté de pouvoir être vraiment soi-même.

Oui, c’est une fiction qui parle d’une problématique humaine intemporelle : nous sommes ce que l’on cache. Céleste se dénude pour essayer de dévoiler la vérité, je trouve la métaphore assez jolie. Son frère Arsène cache son homosexualité et sa sœur Rose va être amenée à cacher sa classe sociale et son vécu.

Les liens du cœur ne sont pas forcément liés au lien du sang

Alice Dufoud

La série parle aussi de la famille. Les liens du sang sont-ils plus forts que les liens du cœur ?

C’est ce que croit Céleste. Elle est dans une quête absolue et elle idéalise vraiment les retrouvailles avec son frère et sa sœur. Mais quand elle les retrouve, il y a comme une désillusion. Leur rencontre est une est un choc et ils vont devoir apprendre à avancer tous les trois. Disons que les liens du cœur ne sont pas forcément liés aux liens du sang.

Vous jouez le rôle de la première effeuilleuse de Paris. C’est inspiré d’une histoire vraie ?

Ce qui est vrai, c’est que c’est à cette époque-là que les premières artistes se sont montrées nues sur scène. C’est en 1894 que Blanche Cavelli s’est effeuillée pour la première fois à Paris. Elle n’était pas complètement nue, mais pour l’époque c’était scandaleux. Quant à Céleste, elle se montre effectivement nue, mais sans bouger, comme une statue ou dans les peintures. Et cela a réellement existé. Il y avait une police des mœurs au début du 20e qui vérifiait dans les salles que l’artiste ne bougeait pas. 

Au Crazy Horse je me suis sentie tellement bien, tellement forte car la femme est mise en valeur

Alice Dufour

Vous avez été danseuse au Crazy Horse. Quel rapport entretenez-vous avec la nudité ? 

Alors c’est étrange, parce que je suis plutôt quelqu’un de pudique dans la vie, je ne me mettrais jamais seins nus à la plage par exemple ! Mais j’ai utilisé la nudité à trois reprises dans ma carrière. Tout d’abord au Crazy Horse où je me suis sentie tellement bien, tellement forte car la femme est mise en valeur. Puis dans la pièce Mademoiselle Else au théâtre de poche Montparnasse et là dans Montmartre. J’estime que l’enjeu artistique, la raison pour laquelle Céleste se montre nue au cœur du récit, a dépassé ma gêne et mon inconfort de me dénuder pendant le tournage. Je trouve par exemple l’exercice de promotion, et le fait de parler de moi, plus impudique.

Vous avez aussi été championne de gymnastique rythmique. Travailler avec votre corps, ça vous parle ? 

Oui et je pense que c’est aussi pour ça que j’ai un rapport sain à mon corps parce que je l’ai toujours utilisé comme une danseuse ou une gymnaste. C’est est mon allié, il m’appartient et je le maîtrise.

Les numéros de danse sont très exigeants et ils tiennent une place très importante dans la série. Cela vous a plu ? 

Oui, les numéros de danse sont très beaux et tous très différents. J’ai adoré travailler avec le chorégraphe Johan Nus car c’est quelqu’un de très perfectionniste et on s’est très bien entendus. J’ai répété pendant deux mois avant le début du tournage avec des danseurs professionnels. J’ai aussi beaucoup aimé le fait que le réalisateur Louis Choquette traite la danse comme si c’était le sujet de la série.

Vous donnez aussi la réplique à votre mari François Vincentelli. C’est toujours une joie de tourner avec lui ? 

On a déjà beaucoup joué ensemble, c’est toujours agréable. Mais cette fois c’était compliqué car nous avions une scène difficile à tourner. Je n’en dirai pas plus pour ne pas tout dévoiler, mais pour moi, c’était pire que de me mettre à nu !

Rania HOBALLAH

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