Après la mort d’Alain Delon ce dimanche, ses obsèques se préparent à Douchy-Montcorbon, où il vivait depuis plus de cinquante ans.
L’acteur de « La Piscine » et de « Borsalino » avait demandé à reposer dans son domaine, entouré de ses chiens.
Mais en France, se faire enterrer dans une propriété privée requiert d’obtenir l’autorisation de la préfecture.
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Alain Delon est mort : le mythe du cinéma s’est éteint à 88 ans
À Douchy-Montcorbon, dans le Loiret, les fans d’Alain Delon se sont rassemblées devant les grilles du domaine de la Brûlerie, dès l’annonce de son décès à 88 ans, dimanche 18 août. C’est dans cette propriété acquise par l’acteur en 1971 qu’il s’est « éteint sereinement », selon le communiqué de sa famille. Il s’était définitivement installé dans cette commune de 1300 habitants en juillet 2023, à cause de sa santé déclinante.
« C’est la maison de ma vie, où je veux finir mes jours, où je veux mourir. J’y ai fait construire une chapelle et j’y serai enterré au milieu de mes chiens », confiait-il à La République du Centre dès 2011. Le monstre sacré du cinéma avait prévu l’emplacement exact de sa tombe, dans l’immense parc du domaine s’étendant sur 120 hectares.
Le préfet doit donner son accord
En France, être inhumé dans une propriété privée constitue une exception et demande à effectuer plusieurs démarches administratives. Pour être certain que sa volonté soit respectée, l’acteur avait entamé des démarches de son vivant. Le sous-préfet, Christophe Hurault, l’a confirmé à l’AFP dès dimanche : « Alain Delon souhaitait être inhumé sur sa propriété. Les précautions avaient été prises de longue date en ce sens. Il avait pour cela engagé les démarches administratives […] La préfecture avait donné un accord de principe il y a plusieurs années. »
Cependant, « elle ne pouvait pas délivrer d’accord par anticipation, avant son décès. Il va maintenant falloir vérifier cet accord et s’assurer, auprès de la famille, qu’Alain Delon n’a pas laissé de demandes contradictoires dans ses dernières volontés. Puis il faudra prendre un arrêté », poursuit Christophe Hurault.
Alain Delon voulait être enterré auprès de ses 35 chiens
Selon le site officiel de l’administration française, trois conditions doivent être réunies. La propriété doit d’abord être située « hors zone urbaine », sans aucune autre habitation dans les 35 mètres. Il faut ensuite solliciter l’Agence régionale de santé qui demandera l’avis d’un hydrogéologue. Celui-ci vérifiera notamment que la tombe soit éloignée d’une nappe phréatique. Dans le cas contraire, des bactéries pourraient à terme contaminer l’eau.
Enfin, le préfet doit obligatoirement donner son accord. L’acteur reposerait ainsi auprès de ses 35 chiens déjà enterrés autour de la chapelle du domaine. Cela n’aurait évidemment pas été possible dans un cimetière communal.
Si le domaine est vendu dans les prochaines années, le propriétaire ne pourra pas demander l’exhumation du corps. Cela crée aussi « une servitude en faveur de la famille du défunt », c’est-à-dire un droit de passage des descendants pour se recueillir sur la tombe de leur aïeul. Alain Delon s’était par ailleurs prononcé contre un hommage national en sa mémoire. En 2018, sur le plateau de l’émission « Thé ou Café », il affirmait vouloir être enterré « comme tout le monde ».