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Tel un ballon incontrôlable, l’exaspération n’en finit pas de gonfler chez les clients de Stellantis, propriétaires d’une C3 ou d’une DS3 équipée d’un airbag Takata, achetée avant 2020, lequel risque, en se déclenchant, de blesser gravement le conducteur ou le passager. Ils sont 258 000 en France à avoir reçu un courrier de Stellantis leur demandant non seulement de ramener leur véhicule en atelier, mais aussi de « cesser immédiatement de conduire », le fameux « stop drive », exigé par Catherine Bieth, cheffe du service de la surveillance du marché des véhicules et des moteurs, au ministère de la transition écologique.

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Et ils sont presque aussi nombreux à ne pas avoir encore de rendez-vous ou de voiture de remplacement pour régler leur problème. Plusieurs milliers d’entre eux ont contacté l’association de consommateurs UFC-Que choisir, décidant sa présidente, Marie-Amandine Stévenin, à adresser au constructeur une lettre d’une rare sévérité. Mardi 25 juin, dans la soirée, ils étaient 70 présents à Marseille − et plus de 150 en ligne − pour écouter l’avocat parisien Christophe Lèguevaques qui veut lancer une action collective.

Dans sa lettre à Thierry Koskas, directeur général de Citroën, Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’UFC-Que choisir, le met en demeure de proposer des solutions concrètes à ses clients. « A défaut de réponse et d’engagements satisfaisants dans le délai d’un mois, l’UFC-Que choisir engagera toutes actions judiciaires utiles afin de préserver les droits des consommateurs et de défendre l’intérêt collectif de ces derniers », prévient-elle. Elle dénonce une « gestion désastreuse de cette crise industrielle, pourtant largement prévisible », une « gestion pour le moins calamiteuse de cette procédure de rappel et d’immobilisation sans précédent », un « défaut manifeste d’anticipation du groupe Stellantis », un « fiasco industriel ».

L’association reproche à Citroën, qui avait, comme toute la profession, connaissance des accidents et des défauts qui ont conduit à la faillite de Takata en 2017, d’avoir « poursuivi la commercialisation des véhicules C3 et DS3 équipés de ces dispositifs potentiellement dangereux jusqu’en 2019, sans en informer les consommateurs ». Violation de l’obligation générale de sécurité, atteinte au droit de propriété, l’association accuse et enjoint Stellantis de ne pas lésiner sur la dépense pour corriger le tir, ce dont il a les moyens, selon elle, « eu égard au montant (…) déjà provisionné, à hauteur de près de 1 milliard d’euros, ce depuis maintenant près de deux ans ».

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