dimanche, juin 30

Le procès s’est terminé sans avoir permis de connaître les motivations de l’accusé. Mouloud B., 57 ans, entrepreneur et président d’une association d’insertion, a été condamné, jeudi 27 juin, à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir commandité l’agression visant l’adjointe (Génération.s) à la mairie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’agression, commise le 20 décembre 2023, avait fortement marqué la commune de Saint-Denis.

L’entrepreneur de cette ville de Seine-Saint-Denis a été reconnu coupable, par le tribunal correctionnel de Bobigny, d’avoir envoyé des jeunes passer à tabac Oriane Filhol, alors qu’elle rentrait chez elle. Cette agression avait été commanditée. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé quatre ans de prison, dont un avec sursis.

Arrêté au début de mars par les policiers de la sûreté territoriale, puis placé sous contrôle judiciaire, le prévenu, engagé dans le monde associatif, n’était pas venu à l’audience du 11 juin et n’était pas présent également à l’annonce du délibéré. La justice a émis un mandat de dépôt à son encontre.

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« Je suis particulièrement soulagée que les violences envers les élu(es) soient reconnues, jugées et condamnées, je suis soulagée pour tout(es) mes collègues et pour que l’investissement de chacun(e) dans nos mandats ne soit jamais entravé. C’est un enjeu de bon fonctionnement de la démocratie », a réagi Oriane Filhol dans un message transmis à l’AFP.

« Cette réponse ferme vient marquer cette nécessité d’ouvrir les yeux sur le fait que demain la démocratie représentative n’aura plus de représentants, notamment à l’échelon local », a pour sa part estimé Katy Bontinck, première adjointe au maire PS Mathieu Hanotin, à la sortie de l’audience.

Ce jugement « marque un moment important sur la question de l’agression des élus locaux en France, c’est vraiment un soulagement », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Katy Bontinck, première adjointe au maire, Mathieu Hanotin (PS), à la sortie de l’audience. « Cette réponse ferme vient marquer cette nécessité d’ouvrir les yeux sur le fait que demain la démocratie représentative n’aura plus de représentants, notamment à l’échelon local », a-t-elle estimé.

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J’ai perdu une partie de ma liberté

Le 20 décembre 2023 au soir, Oriane Filhol, sixième adjointe au maire chargée des solidarités, est suivie dans la rue à Saint-Denis par deux hommes alors qu’elle sort du conseil d’administration du bailleur social de la ville et rentre à son domicile. Rattrapée alors qu’elle tente de s’enfuir, la trentenaire est passée à tabac dans le hall d’un immeuble où elle s’est réfugiée. L’agression provoque un tollé.

Légèrement blessée, mais fortement marquée psychologiquement, la jeune femme est restée au procès dépourvue face à ses interrogations sur les raisons de son agression.

« J’ai perdu une partie de ma liberté, de mon indépendance, auxquelles je tiens beaucoup. Je ne peux plus me déplacer après une certaine heure seule, j’ai besoin que des collègues me raccompagnent jusqu’à mon domicile », a-t-elle confié au tribunal à l’audience.

En janvier, trois jeunes hommes de Saint-Denis, âgés de 18 à 22 ans, ont été arrêtés et condamnés. A leur procès, ils ont expliqué s’être vu promettre 2 500 euros chacun par un mystérieux commanditaire, dont ils ont tu le nom, pour frapper une personne qu’ils ne connaissaient pas.

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Le Monde avec AFP

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