Les expertises demandées l’an dernier dans l’affaire de la mort de Grégory Villemin en 1984 n’ont pas donné « d’éléments significatifs », apprend-on ce mercredi 26 mars.
L’enquête continue de piétiner, 40 ans après les faits.
Cependant, les investigations continuent.
Suivez la couverture complète
L’affaire Grégory
C’est une nouvelle impasse dans l’affaire de la mort du petit Grégory, ce garçonnet de 4 ans retrouvé mort le 16 octobre 1984 pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges). Les expertises complémentaires demandées l’an dernier n’ont pas donné « d’éléments significatifs », a indiqué ce mercredi 26 mars le parquet général à Dijon. Quarante ans après le drame, le mystère reste donc entier.
La voix du « corbeau » de nouveau analysée
« Les éléments techniques et scientifiques et les procès-verbaux réalisés depuis la date anniversaire des faits en octobre 2024 n’ont pas apporté d’éléments significatifs dans la manifestation de la vérité », a indiqué à l’AFP le procureur général à Dijon, Philippe Astruc, où l’enquête est toujours en cours. « Je n’envisage dès lors pas d’en assurer une communication plus détaillée. Cependant, les investigations se poursuivent sous l’autorité du président de la chambre de l’instruction de Dijon », a-t-il ajouté, confirmant une information de Franceinfo.
Les parents « restent confiants dans la justice et leurs avocats restent déterminés », a commenté François Saint-Pierre, un des avocats des époux Villemin interrogé par l’AFP. Ses clients, Christine et Jean-Marie Villemin, étaient à l’origine de cette demande de vérifications complémentaires, acceptée en mars 2024 par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Dijon.
Les analyses portaient notamment sur des traces d’ADN trouvées sur les cordelettes qui entouraient le corps de l’enfant, son anorak, son menton et certains courriers du « corbeau ». Jusque-là, les échantillons n’avaient été ni répertoriés, ni attribués à une identité particulière, ni croisés avec d’autres éléments de la procédure. Par ailleurs, une analyse sur la faisabilité d’une éventuelle étude de la « biométrie vocale », sorte « d’ADN de la voix », avait été ordonnée sur les appels téléphoniques du corbeau, afin de la comparer avec d’autres voix enregistrées à la même époque.
Ces nouvelles expertises avaient suscité l’espoir de faire enfin la lumière sur la mort du garçonnet. Les enquêteurs s’étaient d’abord orientés vers un cousin du père, Bernard Laroche. Inculpé, il avait été remis en liberté mais assassiné peu après par Jean-Marie Villemin.
L’affaire s’était ensuite concentrée sur un « corbeau », auteur de nombreuses lettres anonymes menaçantes envers les Villemin, dont des membres avaient également reçu des appels téléphoniques anonymes. En 2017, des expertises en graphologie avaient attribué une lettre de 1983 à Jacqueline Jacob, grand-tante de Grégory. Elle et son mari Marcel avaient été mis en examen mais l’acte a été annulé en mai 2018 pour vice de procédure. Une succession de loupés judiciaires dans cette affaire qui tient encore la France en haleine.