Le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein a affirmé que Donald Trump « savait à propos des filles » dans un e-mail de 2019 attribué au financier new-yorkais mort en prison la même année, et rendu public mercredi 12 novembre par des parlementaires démocrates.
« Trump a dit qu’il voulait que je renonce » à la carte de membre de Mar-a-Lago, la résidence de Floride du président américain, affirme Jeffrey Epstein, qui précise n’en avoir jamais été membre et ajoute : « Bien sûr, il savait à propos des filles, comme il a demandé à Ghislaine d’arrêter. »
Ghislaine Maxwell, complice et ancienne compagne de Jeffrey Epstein, purge actuellement une peine de vingt ans de prison pour exploitation sexuelle. Le financier new-yorkais avait, lui, été retrouvé mort en 2019 dans sa cellule, d’un suicide selon les autorités, avant son procès pour crimes sexuels.
Théories du complot
Dans un autre e-mail de 2011, publié sur X par les membres démocrates d’une influente commission à la Chambre des représentants, Jeffrey Epstein affirme que Donald Trump « a passé plusieurs heures » avec une victime du financier au domicile de ce dernier. Ces e-mails, obtenus par le biais des légataires de Jeffrey Epstein, « soulèvent de graves questions sur Donald Trump et ce qu’il connaissait des crimes horribles d’Epstein », affirment les élus démocrates.
Cette affaire enflamme les Etats-Unis depuis que le gouvernement de Donald Trump a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau justifiant la publication de documents supplémentaires dans ce dossier.
La mort par suicide de Jeffrey Epstein a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour l’empêcher d’impliquer des personnalités de premier plan.
Après avoir promis à ses partisans pendant sa campagne présidentielle des révélations fracassantes, Donald Trump tente aujourd’hui d’éteindre la polémique, qu’il a qualifiée à plusieurs reprises de « canular » monté par l’opposition démocrate.
Lettre aux tonalités lubriques
Figure, comme Jeffrey Epstein, de la jet-set new-yorkaise des années 1990-2000, Donald Trump a été proche du financier jusqu’au milieu des années 2000. Une lettre attribuée au milliardaire républicain à l’attention de Jeffrey Epstein pour son anniversaire en 2003 avait été rendue publique début septembre par les mêmes parlementaires démocrates.
La lettre aux tonalités lubriques, montre une esquisse de buste féminin avec des déclarations attribuées à tour de rôle à Jeffrey Epstein et à Donald Trump. La signature du futur président américain figure au pied de la missive, à la place du pubis de la femme dessinée. La Maison Blanche avait démenti que Donald Trump en ait été l’auteur.
Au Congrès, l’affaire Epstein devrait connaître de nouveaux développements dans les jours à venir. La démocrate Adelita Grijalva va être investie mercredi à la Chambre des représentants et devrait apporter ainsi la dernière signature nécessaire à une pétition d’élus. Celle-ci forcerait, en vertu des règles de la chambre, un vote dans l’hémicycle sur un texte visant à contraindre l’administration Trump à publier les dossiers en sa possession sur Jeffrey Epstein.
Le président républicain de la Chambre, Mike Johnson, s’oppose à cette pétition, affirmant qu’elle est superflue au vu de l’enquête déjà menée par l’une des commissions. Mais avec 218 signatures, dont quatre d’élus républicains, il ne pourrait plus s’opposer à la tenue d’un vote. Ce qui explique selon le chef de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, son opposition à faire prêter serment plus tôt à Adelita Grijalva, dont l’élection remonte à la fin de septembre. « Les républicains dirigent un programme de protection de pédophiles, ils cachent volontairement les documents sur Jeffrey Epstein », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse mardi.







