mardi, décembre 23

Les controverses autour du dossier Jeffrey Epstein continuent de battre son plein outre-Atlantique. Des victimes du criminel sexuel ont dénoncé lundi 22 décembre la publication partielle par le ministère de la Justice américain de l’enquête sur le financier décédé en prison. Pointée du doigt après la mise en ligne de photos caviardées, l’administration Trump a nié toute tentative d’étouffer l’affaire ou de cacher l’apparition du président sur certaines des photos.

Ce dernier s’est d’ailleurs exprimé lundi 22 décembre pour la première fois depuis la publication partielle du dossier Epstein, depuis sa résidence floridienne de Mar-a-Lago. Donald Trump n’a eu aucun mot pour les victimes, mais il s’est dit inquiet que les documents révélés n’affectent « l’image » de personnes innocentes. « Tout le monde était sympa avec ce type », a-t-il lancé.

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« Bill Clinton était ami avec lui, mais tout le monde l’était », a-t-il poursuivi, s’inquiétant que certaines personnes « ayant innocemment rencontré » Jeffrey Epstein « parce qu’il était à une fête », puissent être embarrassées par la publication de ces documents. « Vous ruinez l’image de quelqu’un », a-t-il ajouté. Donald Trump parle en connaissance de cause : de nombreuses images de lui aux côtés du financier ont été révélées.

Les victimes d’Epstein jugent le caviardage « anormal et extrême »

Figure de la jet-set new-yorkaise, le criminel sexuel est connu pour avoir fréquenté de nombreuses personnalités américaines et étrangères de premier plan, dont Bill Clinton. Parmi les quelque 4 000 fichiers dévoilés vendredi, un cliché montre l’ex-président démocrate dans un jacuzzi aux côtés d’une silhouette masquée. D’autres photos montrent Jeffrey Epstein en compagnie de superstars telles que Michael Jackson ou Mick Jagger.

L’équipe de Bill Clinton a exhorté lundi le ministère de la Justice à divulguer tous les documents contenus dans les dossiers le concernant, affirmant, dans un communiqué, qu’il n’avait rien à cacher. « Quelqu’un ou quelque chose est protégé. Nous ne savons pas qui, quoi et pourquoi, a affirmé un porte-parole de l’ex-dirigeant démocrate, mais nous savons une chose : nous n’avons pas besoin d’une telle protection ».

La révélation partielle du dossier sur Jeffrey Epstein a aussi suscité l’ire de ses victimes. Une quinzaine d’entre elles s’est plainte dans un communiqué publié sur X que seule une « partie » des documents ait été rendue publique et a évoqué un caviardage « anormal et extrême » des éléments publiés vendredi sans « aucune explication ». Elles ont aussi reproché au ministère de la Justice d’avoir « laissé les identités de nombreuses victimes apparentes, causant un préjudice immédiat et réel ».

Le caviardage a aussi suscité l’indignation de la famille de Virginia Giuffre, la principale accusatrice de Jeffrey Epstein qui s’est suicidée en avril dernier et dont le livre posthume sur l’affaire a été très commenté. Interrogés sur CNN au sujet de la publication partiel, ses proches n’ont pas caché leur exaspération. « Est-ce suffisant ? Très loin de là », a réagi son frère avant d’ajouter : « Nous allons continuer à nous battre de toutes nos forces pour obtenir la publication de chaque document ».

Les démocrates dénoncent une « opération de dissimulation »

Le ministère était contraint par une loi, promulguée à contrecœur par le président américain, de publier l’ensemble du dossier avant la date limite du vendredi 19 décembre. Mais seule une partie des documents était disponible sur le site du ministère de la Justice vendredi soir et de nombreux fichiers ont été caviardés, comme les 119 pages de retranscription de délibérations du jury, dont la publication était pourtant « autorisée par un juge fédéral », ont déploré les victimes.

Le ministère a répondu avoir besoin de davantage de temps pour publier avec précaution le reste des fichiers, dans le but de protéger au mieux les victimes dont l’identité pourrait être dévoilée. L’opposition démocrate voit cependant ce retard comme une manœuvre politique destinée à éviter la publication d’informations supposées compromettantes pour le président Donald Trump, qui apparaît sur des images aux côtés de Jeffrey Epstein.

« C’est clairement une opération de dissimulation », a dénoncé lundi le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, en soumettant une proposition de loi pour accentuer la pression sur le ministère qui, estime le sénateur, a « enfreint la loi » en n’ayant pas tout publié vendredi.

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