Dans le petit monde du football, la fenêtre estivale des transferts s’est fermée le 30 août à 23 heures. Pourtant, l’un des plus beaux coups du mercato a peut-être eu lieu plus de deux semaines plus tard. Dans la soirée du dimanche 15 septembre, l’Olympique de Marseille (OM) a ainsi fait savoir, dans un court communiqué, avoir « trouvé un accord de principe avec Adrien Rabiot pour la venue au club du milieu international français ». Le tout « sous réserve du résultat de la visite médicale », qui devrait avoir lieu mardi, selon les informations de L’Equipe.
Depuis la fin de son aventure à la Juventus Turin en juin, le « Duc » n’était sous contrat avec aucune équipe, ce qui explique qu’il ait pu rejoindre la Cité phocéenne en qualité de joueur libre hors du calendrier habituel. Mais au-delà des dimensions administratives, l’arrivée à Marseille de l’un des cadres de l’équipe de France (48 sélections) est une surprise de taille. Après un Euro passé dans la peau d’un titulaire indiscutable, Adrien Rabiot avait vu son nom être associé à plusieurs des plus grosses écuries d’Europe – Manchester United, le Milan AC ou l’Atlético de Madrid, entre autres – et semblait, dans tous les cas, destiné à rejoindre une équipe disputant la Ligue des champions.
A 29 ans, il atterrit finalement dans une formation qui n’est qualifiée pour aucune compétition européenne, mais qui s’est drastiquement renforcée cet été pour prétendre titiller le Paris Saint-Germain (PSG) en Ligue 1. Outre l’arrivée sur le banc de l’Italien Roberto De Zerbi, les Phocéens ont signé le controversé ailier anglais Mason Greenwood, accusé de violences conjugales outre-Manche – avant que les poursuites soient abandonnées à la suite du retrait de la plainte de sa compagne –, l’ex-attaquant lensois Elye Wahi ainsi que Pierre-Emile Hojbjerg. Adrien Rabiot devrait évoluer aux côtés de l’international danois dans l’entrejeu de l’OM.
De retour en Ligue 1, cinq ans plus tard
D’après l’Agence France-Presse, le milieu de terrain devrait signer un bail de deux ans, au prix « d’importants sacrifices financiers ». Il touchait près de 7 millions d’euros net chaque saison du côté de la Juventus Turin, selon la presse italienne, et a donc dû baisser ses prétentions salariales et sa prime à la signature pour prendre la direction du sud-est de la France.
Les premiers pas de l’international dans son nouveau club seront très attendus, forcément. Presque autant que l’accueil que va lui réserver ses nouveaux supporteurs, ou ceux du PSG en mars 2025 lors du « classique » au Parc des Princes. Car Adrien Rabiot retrouve la Ligue 1 en changeant de camp. Arrivé au PSG en 2010, à l’âge de 15 ans, il y a terminé ses années de formation avant de s’imposer au milieu d’un vestiaire pourtant garni de stars pour remporter six titres de champion de France. L’histoire d’amour s’est finalement terminée en 2019 à la suite d’un conflit et d’une mise à l’écart du club sur fond de refus de prolongation de contrat.
Cette fin brutale et ses cinq années dans le Piémont du côté de la Juventus Turin suffiront-elles à faire oublier aux supporteurs les antécédents parisiens d’Adrien Rabiot ? Peut-être pas. Mais le gaucher devrait s’accommoder sans mal de premiers mois potentiellement houleux, lui qui a l’habitude de négocier les petites polémiques depuis le début de sa carrière. En 2018, il avait ainsi refusé de se mettre à la disposition des Bleus après son absence de la première liste de Didier Deschamps pour la Coupe du monde. A la suite de cette décision, il avait été écarté pendant deux ans de l’équipe de France.
Le contexte n’est pas le même, et le niveau de jeu d’Adrien Rabiot couplé à son expérience du haut niveau pourraient en faire rapidement l’une des coqueluches du Vélodrome. D’autant que l’OM semble avoir une place à part dans sa vie de supporteur. « Lors des classiques, il était clairement pour l’OM », révélait ainsi son ancien coéquipier chez les jeunes à l’US Créteil Lusitanos, Abdelhak Benaniba, en 2019, auprès de So Foot.