mercredi, décembre 31

Le chaos des nouveaux droits de douane mis en place par Donald Trump, en avril 2025, s’est transformé en épais brouillard. Tout au long de l’année 2025, les taxes sur les importations américaines ont été revues à la baisse ou à la hausse, prolongeant l’incertitude des investisseurs et des entreprises. Selon Adam Posen, président du Peterson Institute for International Economics et chercheur émérite au Center for Economic Research Policy, ces nouvelles barrières tarifaires pourrait soutenir l’inflation aux Etats-Unis, et alimenter l’impopularité de Donald Trump. Le retrait américain offre aussi à l’Union européenne (UE) l’opportunité de se positionner comme le nouveau garant d’un système multilatéral régi par des règles.

Adam Posen, président du Peterson Institute for International Economics, à Moran (Wyoming), le 22 août 2025.

Neuf mois après l’annonce de droits de douane réciproques, le 2 avril 2025, comment comprenez-vous la politique commerciale de Donald Trump ?

L’administration américaine suit sa propre logique, qui est loin d’être cohérente. Si l’objectif consiste à rapatrier des emplois manufacturiers aux Etats-Unis, c’est essentiellement pour des tâches à faible valeur ajoutée mais avec des salaires plus élevés qu’ailleurs. Or, contrairement à ce que prétend le secrétaire au commerce, Howard Lutnick, les entreprises ne sont pas prêtes à payer cher des millions d’Américains pour serrer des vis. Si l’objectif est d’augmenter l’excédent commercial ou de réduire le déficit, alors il faut que les Américains consomment moins et épargnent davantage, ce qui n’est pas le cas. Il faut donc aider les exportateurs à être plus compétitifs, mais avec la hausse des droits de douane, tout ce qu’ils achètent coûte plus cher, d’autant que le dollar a perdu de sa valeur. L’administration américaine n’a pas de politique économique en prise avec la réalité. Il y a eu quelques ajustements à la marge, avec la baisse des taxes à l’importation sur les produits de grande consommation comme la banane ou le café, mais sa politique est toujours aussi incohérente.

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