
Après avoir acquis frénétiquement pendant six ans des sites industriels, le groupe ACI, en redressement judiciaire, a obtenu un nouveau sursis mardi 16 décembre. Le tribunal des activités économiques (TAE) de Lyon, dont beaucoup attendaient une décision de liquidation judiciaire, a prolongé jusqu’au 4 février 2026 la période d’observation pour la holding ACI Group, ont annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) Gauthier Doré et Jean-Marie Chanon, les avocats de Philippe Rivière, l’entrepreneur médiatique qui l’a cofondée en 2019.
M. Rivière est accusé par les syndicats d’avoir mis en péril près de 1 300 salariés de 33 sociétés qu’il a rachetées, avant, selon eux, de « siphonner » leurs trésoreries. Au moins 26 d’entre elles, placées séparément en redressement ou liquidées, avaient été mises en vente dès vendredi par les administrateurs judiciaires, « à l’initiative » du Comité interministériel de restructuration industrielle piloté par Bercy, selon une note de la direction d’ACI consultée par l’AFP.
Une stratégie de survie pour les filiales industrielles
« C’est peut-être la moins mauvaise solution pour sauvegarder les activités industrielles et le maximum d’emplois, a commenté pour l’AFP Fabrice Fort, coordinateur de la CGT-Métallurgie d’Auvergne-Rhône-Alpes : dépouiller la holding en sauvant séparément le plus possible de filiales puis la laisser mourir… ».
ACI avait déjà obtenu du TAE deux sursis depuis le début de décembre, en avançant une proposition de refinancement. « On continue de travailler, je suis confiant pour trouver un projet dès 2026 », a assuré M. Rivière à la sortie de l’audience.
ACI Group a racheté, en six ans, plus de 35 entreprises en difficulté, spécialisées dans la fourniture de pièces, notamment pour les secteurs stratégiques comme la défense, l’aéronautique et le nucléaire civil.
Son patron se posait volontiers en défenseur de la « souveraineté industrielle française ». Il « achetait avec boulimie » mais ensuite « siphonnait les trésoreries des entreprises pour pouvoir se repositionner en sauveur », selon Fabrice Fort. ACI a été placé en redressement judiciaire à la fin de septembre ; et M. Rivière, déchu de son mandat de dirigeant.
Enquête pénale et espoirs de reprise
En parallèle, la justice pénale a ouvert une enquête contre lui pour abus de biens sociaux. Peu avant l’audience mardi, la CGT-Métallurgie a montré à l’AFP un courrier dans lequel elle enjoignait au syndicat patronal de la branche, l’UIMM, qu’ils travaillent de concert pour « mettre en œuvre un plan de sauvetage de dimension nationale » des filiales d’ACI Group.
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Mardi, le TAE a validé le rachat d’une première filiale, Roche Méca Tech, dans la Loire, par une autre PME de la région, Ateliers Agiles, qui usine, comme elle, des pièces de mécanique de précision, principalement pour les industries de l’armement, du nucléaire civil et du médical, a annoncé à l’AFP son propriétaire, Jérémy Rochand.
Le rachat prévoit de conserver 29 des 37 emplois de Roche Méca Tech, a précisé à l’AFP l’avocat de M. Rochand, Nicolas Bes, en annonçant qu’il était mandaté par d’autres repreneurs pour déposer « rapidement » des offres de rachat de sept autres filiales d’ACI.
« Oui à cette stratégie à condition que l’Etat joue vraiment le jeu pour accompagner, aider à aller chercher des repreneurs sérieux et mobiliser les donneurs d’ordre pour sécuriser les carnets de commandes », commente Fabrice Fort qui, à l’unisson de la CGT, dénonce régulièrement, pour ACI et d’autres, un « scandale des aides publiques » à des « fonds vautours ».




