vendredi, décembre 27

De plus en plus de commerces choisissent de diversifier leurs activités.
La solution selon eux aux difficultés économiques.
Exemples dans un bureau de tabac et une église protestante à Strasbourg (Bas-Rhin).

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Le 13H

Prendre un café dans une église, acheter des vêtements dans un bureau de tabac… Cela peut paraître étrange mais c’est désormais possible dans l’est de la France. De plus en plus d’établissements multiplient leurs activités. Le but : récolter des fonds pour survivre économiquement, comme le montre la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.

Le bureau de tabac devient une cordonnerie

C’est le choix qu’a fait Mélanie Gerardin, dans son tabac presse à Neuf-Brisach, dans le Haut-Rhin : « C’était nécessaire pour apporter une diversification par rapport à la hausse du prix du tabac. Il faut pouvoir vivre d’autre chose car du tabac, on n’en vit plus. » Des vêtements et de la maroquinerie sont désormais en vente dans son magasin. 

Face à la concurrence de l’Allemagne et ses cigarettes à moitié prix, son mari, Cyril, a même passé son CAP de cordonnerie. « C’était au début une envie personnelle pour alimenter notre tabac. Aujourd’hui, c’est non seulement une passion pour moi mais c’est aussi devenu une nécessité plus qu’autre chose. » 

Le pari est réussi, car les clients sont de plus en plus nombreux à pousser la porte du commerce. « Un débit de tabac tout seul, je n’y rentre pas. Alors que là, j’y entre volontiers », assure une retraitée. « Ils doivent se diversifier ici, pour moi c’est la solution », confirme un homme.

Un café pour participer aux travaux

Même phénomène dans le Bas-Rhin. Attablées à une table dans la nef, ces deux amies avouent être venues « prendre un café » plutôt que prier. Un salon de thé, géré par des bénévoles, a pris place dans l’église protestante Saint-Paul, une première dans l’Hexagone. C’est le moyen qu’a trouvé Marie-Claire Gaudelet, pasteure, pour financer des travaux dans cet édifice vieux de plus de 120 ans : « Il y a des pathologies au niveau de la toiture et des vitraux. Il y a aussi la mise au norme pour l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Tout cela est chiffré aujourd’hui à dix millions d’euros », explique-t-elle au micro de TF1. 

Dans ce lieu inattendu ouvert depuis un mois, les clients peuvent donc déguster une part de gâteau, tout en participant aux travaux. « Aujourd’hui, c’est compliqué de rénover les bâtiments publics donc trouver des moyens différents pour le financement, je trouve ça très bien », affirme l’un d’eux en sirotant son thé. « Je trouve ça super. Ça nous fait apprécier les lieux d’une autre manière que de venir à l’église », renchérit sa fille.

Même si la somme récoltée sera modeste, elle permettra de provisionner un premier apport nécessaire pour déclencher les aides de l’État. « La direction régionale des affaires culturelles nous demande d’avoir des réserves », détaille Renaud Schoettel, président du conseil presbytéral de l’église. L’objectif a de grandes chances d’être rempli, car le café affiche très souvent complet. Les travaux devraient débuter en 2025.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Philippe Vogel, Julie Roth

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