mercredi, décembre 4

En matière de magie, difficile de se distinguer tant les numéros sont déjà nombreux et spectaculaires.
Gaël Brinet, pourtant, a voulu en mettre plein les yeux en proposant un spectacle jamais vu.
Il s’est inspiré de la Patrouille de France pour créer une scène à peine croyable.

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Le 13H

Quand on vous dit magie, vous pensez silhouettes fantomatiques, incantations occultes, vous attendez la femme coupée en deux vivante et surtout une réponse : comment fait-il ? Vous n’en saurez rien. Gaël Brinet, 36 ans, est un prestidigitateur tout ce qu’il y a de plus moderne. S’il maîtrise les tours les plus classiques , il carbure de plus en plus à l’audace et à l’innovation. Près de Blois, il a ouvert à une équipe de TF1 les portes des répétitions de « Mirage », son prochain grand spectacle, le plus ambitieux de sa carrière. 

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Le thème s’est facilement imposé : un récit de sa vie et de son amour de toujours pour l’aviation de chasse . Cinquante artistes et techniciens peaufinent les séquences de la turbine ou de la disparition. Avalé par un réacteur ou envolé d’un siège éjectable, l’illusionniste ronchonne, avec une veste qui ne fonctionne pas comme il le souhaite. « Le problème de la magie, c’est que si on voit le trucage et pas, ça perd tout son charme. C’est comme un athlète qui se prépare quatre ans pour les Jeux Olympiques . Il peut être bon en répétition ou lors de certaines compétitions, mais le jour même, il faut qu’il soit bon aussi. Donc en final, non, il n’y a rien d’acquis. Jamais, jamais, jamais », sourit le magicien. 

Un baptême de vol avec la Patrouille de France

« C’est un artiste très exigeant. Il est très pointilleux sur tous les détails qu’il y a sur scène, de la lumière au son au placement des personnes. C’est quelqu’un qui n’aime pas l’approximatif », explique Grégory Roy, concepteur lumières du spectacle. Clou de la représentation, un chasseur grandeur nature va demander encore plus de travail. Tour de force, le magicien a convaincu l’armée de l’air et de l’espace de lui céder un exemplaire. Mieux, il a eu droit à son baptême en vol avec l’illustre Patrouille de France. La tête dans les nuages, mais les pieds sur terre. Depuis dix ans, une fois par mois, Gaël va voir ce qu’il appelle « les bouts de chou » dans les hôpitaux de la région, notamment le CHU d’Orléans, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article. Une parenthèse bénévole à laquelle il tient.

TF1

L’aventure de cet illusionniste a commencé à l’âge de 12 ans, lorsqu’il rencontre son idole David Copperfield en 2015 à Las Vegas. Il se produit alors dans des mariages ou des galas d’entreprise pendant près d’un quart de siècle. Mais là, à Boulogne-Billancourt, en région parisienne, c’est un cran au-dessus pour sa première à la Seine musicale. Et les chiffres donnent le tournis : 4000 places, dix tonnes de matériel, cinq ans de conception et de démarches, ainsi que des mois de préparatifs. Enfin, le plongeon pour toute l’équipe. Un grand show à l’américaine , avec des illusions stupéfiantes. Il y a aussi du mentalisme, de l’humour, de la poésie même, au moment de l’hommage à son défunt papy, le fan des débuts. 

Une heure trente d’incrédulité jusqu’au moment de vérité avec le tableau de loin le plus complexe. L’avion de chasse, l’Alphajet de la Patrouille de France, va-t-il bien apparaître face au public par enchantement en moins de trois secondes ? « C’est tellement d’années de travail où on ne sait pas si ça va marcher. On n’a même pas de réaction, on répète, on imagine, on crée. Quand on a un public qui réagit d’une façon si chaude, si chaleureuse et si forte, en fait, ça fait chaud au cœur, c’est indescriptible », sourit Gaël Brinet. 


La rédaction de TF1info | Reportage : Olivier Santicchi, Brieuc Leturmy, Sophie Hernandez

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