Les séismes qui ont placé l’île grecque de Santorin en état d’urgence et conduit à des évacuations, début 2025, « étaient liés au système volcanique, et non à des mouvements de plaques tectoniques », explique le sismologue Anthony Lomax, premier auteur d’une étude sur le sujet publiée dans Science le 20 novembre. Pour le démontrer, lui et ses collègues se sont appuyés sur des données captées notamment par des sismomètres installés sur l’île Anydros, à une trentaine de kilomètres de Santorin, par les autorités grecques.
Une méthode d’apprentissage machine a pu identifier un large éventail de 25 000 séismes sur une période de huit semaines. Anthony Lomax a ainsi nourri un modèle qui a permis de déduire la présence sous-jacente d’un « dyke », une lame de magma qui a progressé horizontalement à une dizaine de kilomètres de profondeur, engendrant des séismes au fil de sa traversée de la croûte terrestre.
Une autre équipe était déjà parvenue à la conclusion que les secousses étaient d’origine magmatique, à partir de mesures de déformation du sol présentées dans la revue Nature en septembre. « L’originalité des travaux conduits par Anthony Lomax et ses collègues, c’est de s’être appuyé sur des données de sismomètres et d’avoir montré que les secousses étaient liées à un phénomène discontinu de propagation du magma et de recharge du dyke », commente Virginie Pinel (université Grenoble-Alpes, CNRS). Etudiant la propagation latérale du magma, notamment près du lac Kivu, au Rwanda, elle estime que ces travaux « ouvrent des perspectives pour les gens comme [elle] qui produisent des modèles de diffusion du magma ».
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